Intervention de Charlotte Parmentier-Lecocq

Séance en hémicycle du jeudi 20 janvier 2022 à 15h00
Augmentation du salaire minimum — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharlotte Parmentier-Lecocq :

…et la défiscalisation des heures supplémentaires par un gain moyen net de 200 euros par an. En outre, une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat défiscalisée et désocialisée a permis aux salariés de toucher 600 euros en moyenne en 2020. Grâce à ces mesures, au cours de ce quinquennat, les salariés au SMIC ont pu gagner 170 euros de plus par mois.

À cela s'ajoutent les hausses automatiques du salaire minimum qui, sur cinq ans, représentent une augmentation de 270 euros de pouvoir d'achat pour un salarié au SMIC. Ces gains cumulés équivalent selon les situations à un treizième voire à un quatorzième mois.

Ces mesures prises par notre majorité ont évité les écueils inhérents à votre proposition de loi. La solution magique consistant à augmenter le SMIC détruit des emplois, nos voisins espagnols et portugais en ont fait l'expérience et le groupe d'experts sur le SMIC l'a démontré.

Vous souhaitez emprunter un chemin qui semble facile mais qui, en voulant répondre à un problème, en accentuerait un autre. Pour notre part, nous avons choisi une autre voie qui a permis non seulement d'augmenter le SMIC net mais aussi de créer des emplois : jugez-en par le formidable record que nous avons atteint aujourd'hui avec 2,5 millions d'embauches en trois mois !

Le deuxième article de votre proposition de loi prévoit la tenue d'une conférence nationale sur les salaires. Là encore, nous n'avons pas attendu votre texte de loi, et je tiens à saluer la ténacité dont a fait preuve la ministre du travail pour faire avancer les négociations salariales dans les branches. C'est grâce au dialogue social que nous ferons progresser les rémunérations.

Nous voyons bien que cela fonctionne ! La branche des hôtels, cafés et restaurants vient par exemple de conclure un accord prévoyant une hausse moyenne des salaires de plus de 16 % avec un premier échelon de la grille à 4,1 % de plus que le SMIC. Nous avons pu également nous féliciter de la réussite de l'accord sur l'avenant 43 pour la branche des aides à domicile qui se traduira par une augmentation allant jusqu'à 15 % selon l'ancienneté et l'expérience. En outre, une conférence multipartite conviant tous des financeurs sera réunie en février pour prolonger les travaux sur l'ensemble du champ social et médico-social en vue de définir les priorités nécessaires à l'attractivité des métiers et la pérennité du secteur.

En tant qu'employeur, l'État a pris ses responsabilités et a ainsi contribué à la revalorisation des salaires d'actifs dans des professions en première et deuxième ligne dans la gestion de la crise sanitaire.

Au-delà de ces hausses de salaires et de rémunérations, nous avons depuis le début de ce quinquennat agi pour redonner du pouvoir d'achat aux Français. La suppression de la taxe d'habitation représente une économie de 738 euros en moyenne par an et par ménage. Les baisses d'impôts historiques sur le revenu ont représenté un gain moyen de 350 euros par foyer dans la première tranche d'imposition. Quant au reste à charge zéro pour les soins dentaires, optiques et auditifs, il constitue un succès indéniable. À cela s'ajoutent des aides ponctuelles comme celles qui sont destinées à soutenir les ménages face à l'inflation et à la hausse des prix de l'électricité.

Oui, fort heureusement, nous n'avons pas attendu votre proposition de loi. S'il peut être flatteur de promettre 15 % d'augmentation du SMIC, il n'est pas soutenable de le faire de cette manière. Pour toutes ces raisons, le groupe La République en marche ne soutiendra pas ce texte.

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