Une solution vieille de cinquante ans, ce n'est pas ce que j'appellerai une solution magique, c'est au contraire un élément fondamental du débat, tant au Parlement que dans le dialogue social. Ce qui me semble magique, c'est de faire l'impasse sur la réalité.
Cet amendement a bien sûr été adopté en commission, puisque vous y avez la majorité, mais je m'y oppose à titre personnel, pour plusieurs raisons.
D'une part, l'augmentation que nous proposons est certes ambitieuse mais pas totalement disproportionnée. Puisque vous avez cité des chiffres, madame la ministre, j'en rappellerai d'autres. Avec un SMIC brut à 1 587 euros, la France est au septième rang de l'Union européenne, derrière le Luxembourg, avec 2 202 euros, l'Irlande, avec 1 724 euros, les Pays-Bas, avec 1 685 euros, ou l'Allemagne, avec 1 626 euros, et, vous l'avez évoqué, le gouvernement allemand s'est engagé à revaloriser cette année le salaire minimal de façon significative.
En outre, la négociation au sein de la branche hôtellerie-restauration a abouti à une proposition d'augmentation de 16,33 %, en raison de la tension sur le marché de l'emploi et la nécessité de revaloriser ces métiers.
Deuxièmement, aucune étude ne démontre de manière formelle qu'une augmentation du SMIC aurait un effet négatif sur notre économie, au contraire, beaucoup d'études, notamment de prix Nobel, ont démontré qu'elle aurait un effet très positif.
Troisième raison pour laquelle je m'oppose à cette suppression, les mesures décidées par le Gouvernement et que notre collègue vient de rappeler, sont des mesures de compensation et non de valorisation du travail.