Intervention de Isabelle Santiago

Séance en hémicycle du jeudi 20 janvier 2022 à 15h00
Lutte contre la précarité des accompagnants d'élèves handicapés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

Notre postulat est simple : l'école ne peut pas fonctionner seule. L'accueil, l'accompagnement et l'éducation de la jeunesse dépendent de ceux qui l'entourent et doivent sortir de leur organisation en silo. L'enjeu n'est pas des moindres, puisqu'il concerne le fonctionnement éducatif dans son entièreté.

Il s'agit de pérenniser des missions, sans lesquelles l'école ne peut pas remplir son rôle auprès du plus grand nombre : une mission d'inclusion des élèves en situation de handicap pour les AESH et une mission d'encadrement et d'appui pour les AED. Il faut donner un nouveau souffle aux AED et aux AESH. Le texte de ma collègue Michèle Victory proposait et comporte toujours des avancées, tant attendues, car, chers collègues, nous parlons tout de même de plus de 120 000 AESH et de 60 000 AED, autant de personnes qui attendent des conditions de travail dignes !

Concernant les AED, des réformes ont été menées – notamment celle de 2019 – pour orienter davantage leur rôle vers des fonctions pédagogiques. Cependant, dans les faits, peu d'entre eux sont concernés par cette possibilité. Leurs conditions de travail restent caractérisées par une professionnalisation et par une difficulté à se stabiliser : en cause, un manque de formation, une impossibilité d'accéder à un CDI, un manque de reconnaissance et une rémunération particulièrement basse. Les conséquences sur les élèves et sur les établissements ne sont pas négligeables et se traduisent par une instabilité des effectifs, qui trouble la sérénité de l'accompagnement.

Permettez-moi de m'attarder sur les AESH, actuellement en grève : nous sommes souvent à leurs côtés dans nos circonscriptions. Les remarques faites pour les AED valent également pour eux, s'agissant de leurs conditions de travail, de leur formation et de la rémunération des femmes : s'il y a aussi des hommes, ce type d'emploi concerne majoritairement des femmes, en situation de grande précarité, disposant d'un revenu avoisinant les 750 euros, sous le seuil de pauvreté, alors qu'elles ont la mission – si essentielle – d'accompagner les enfants les plus fragiles, avec une notification de la maison départementale des personnes handicapées.

Combien de temps allons-nous encore évoquer ces questions, alors que nous arrivons à la fin d'un quinquennat, qui était l'occasion de procéder à des avancées majeures ? Alors que le nombre d'enfants pouvant prétendre à une aide individualisée ou mutualisée ne cesse d'augmenter, le manque d'attractivité de la profession d'AESH empêche d'effectuer les recrutements nécessaires. L'inclusion des enfants souffrant de handicap ne peut passer que par la prise en compte des conditions d'exercice de ceux qui les accompagnent. Alors que nous savons leur travail indispensable,…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.