Il ne vous a pas échappé que l'exercice de la niche parlementaire est très particulier et que nous sommes pris par le temps ; je présenterai donc rapidement l'ensemble de mes amendements à l'article 2, puisqu'ils concernent tous les AED. Ils visent à rétablir les mesures que nous prônions dans la version initiale de la proposition de loi en vue de mettre un terme à la précarité de leur recrutement – leur contrat devant être signé chaque année –, et de leur permettre de poursuivre leur mission au-delà de six années, tant on connaît, comme vient de le rappeler Mme Calvez, l'importance des AED et toute la panoplie des tâches qu'ils peuvent accomplir au service des élèves.
Encore une fois, seuls 25 % des AED exercent à temps complet, et 55 % ont des contrats en temps partiel inférieur à 60 %, d'où une grande précarité. Leur âge moyen est de 30 ans ; les choses changent, certes, mais tout de même, il est rare qu'on soit encore étudiant à 30 ans. En cas d'internat en milieu rural, le nombre d'heures de présence est de quarante-huit, puisqu'une heure de nuit vaut trois heures. Enfin, parmi les 30 % d'AED qui sont étudiants, 22 % sont des boursiers.
Ce n'est donc pas le signe d'une très grande ambition. Que proposez-vous à ces 40 500 AED qui ne se destinent pas à une carrière dans l'enseignement et n'envisagent pas non plus de faire des études supérieures ? Ils nous l'ont dit et vous l'ont sûrement dit aussi : ils souhaitent se professionnaliser et exercer ce qui pour eux est un métier. La majorité des chefs d'établissement déplorent de devoir s'en séparer après six ans et d'avoir à composer chaque année de nouvelles équipes.
Nous vous proposons donc de laisser ouverte la possibilité de choisir entre deux voies de recrutement, sans rien imposer : le recrutement d'emblée en CDI ou, pour les AED qui ne souhaitent pas passer un concours d'enseignement, le passage en CDI au bout de six ans. Je souhaite l'adoption de l'amendement n° 20 , mais les suivants sont assez proches.