Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du lundi 31 janvier 2022 à 21h30
Évaluation du plan gouvernemental l'État plus fort en seine-saint-denis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Ce rapport n'a pas été un énième rapport destiné à caler une armoire et nous sommes satisfaits d'avoir été partiellement entendus par le Gouvernement. Non seulement sa publication a été suivie par le discours du Premier ministre Édouard Philippe que vous avez rappelé, mais elle a conduit au plan L'État plus fort en Seine-Saint-Denis. Les députés de ce département sont cependant bien placés pour savoir qu'on ne peut pas se contenter d'annonces de mesures ponctuelles et que leur mise en œuvre effective doit faire l'objet d'un suivi attentif dans le temps.

Les différentes interventions que nous venons d'entendre l'ont souligné et le rapport Kokouendo-Cornut-Gentille le disait déjà : tout ne se résume pas à la question des moyens, mais cette question constitue un préalable. Les nombreux observateurs cités dans le rapport ont reconnu l'importance des fonds déversés sur le département dans le cadre des politiques dérogatoires – celles de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) notamment –, mais constaté également que les politiques de droit commun étaient si discriminatoires en Seine-Saint-Denis qu'aucune politique dérogatoire ne pouvait compenser la rupture d'égalité républicaine subie par le département en matière d'effectifs et de moyens.

Tout ne se résume pas aux moyens, mais les moyens sont un préalable. Je ne reprendrai pas les exemples qui viennent de nous être donnés, notamment sur la police, mais ils sont éloquents. Alors que la population du département ne cesse de croître, il y a aujourd'hui moins de policiers par habitant qu'il n'y en avait il y a sept ans et même qu'il y a quinze ans. En matière de justice et d'éducation, la Seine-Saint-Denis est également le département de France le moins bien loti. C'est tout particulièrement révoltant quand on sait que les habitants de ce département populaire croient en la République, symbolisée par l'école, en qui ils placent tout leur espoir, par la justice, car les conflits y sont nombreux, et par la police, qui assure la sécurité et une vie digne et paisible à nos concitoyens. Quand les trois piliers de l'État de droit et de la République sont si fragilisés et maltraités – on peut, je crois, utiliser ce mot –, alors la République court le risque d'être mal-aimée dans un territoire où elle est pourtant la plus attendue et la plus espérée.

En inscrivant ce sujet à l'ordre du jour de notre assemblée, en cette fin de législature et à l'aube d'une nouvelle, nous voulons dire au Gouvernement que nous reconnaissons ses efforts et son écoute après la publication du rapport Kokouendo-Cornut-Gentille, mais que nous veillerons, quelle que soit la prochaine majorité, à ce que les annonces qui ont suivi le rapport se traduisent pas des mesures sonnantes et trébuchantes.

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