Nous avons tous été choqués par ces images. L'Union européenne s'est dotée d'une législation stricte en matière de protection de tous les cétacés. Problème : elle ne s'applique pas aux îles Féroé, qui ne font pas partie de l'Union et, de ce fait, ne sont pas soumises à la directive concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. De même, la France comme le Danemark ont signé la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction et la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe mais hélas, les îles Féroé sont exclues de leur champ d'application. Les possibilités d'intervention directe sont donc limitées.
Cela étant dit, les autorités féringiennes sont bien conscientes des positions de l'Union européenne et des réactions suscitées par l'épisode du 12 septembre. Je note qu'elles se sont engagées à lancer une évaluation de leur réglementation relative à la capture des dauphins à flancs blancs de l'Atlantique ; le processus est en cours. Naturellement, la Commission européenne ne manque pas une occasion d'aborder cette question avec les autorités compétentes.
En tant que partie à la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine, la France a apporté son soutien à la rédaction de la déclaration condamnant la chasse qui a eu lieu en septembre et a demandé au gouvernement féringien d'étendre aux globicéphales l'évaluation annoncée concernant la chasse aux dauphins à flancs blancs. En clair, la mobilisation se poursuit sans relâche. À quelques jours de l'ouverture du One Ocean Summit, il est important de continuer d'attirer l'attention sur ces sujets pour faire bouger les lignes sur le plan international. Il faut pour cela un fort travail de conviction et d'influence. De ce point de vue, la détermination de la France et de l'Union européenne est intacte.