Permettez-moi d'avoir une pensée pour la famille de Nahil. Vous avez tout à fait raison de rappeler que le phénomène de la violence entre bandes n'est hélas pas nouveau. Notre politique de sécurité apporte les premières réponses à ce défi. Des renforts ont ainsi été déployés dans les quartiers de reconquête républicaine ; la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique a été augmentée de 10 % au cours des onze premiers mois de 2021. La lutte contre le trafic de drogue permet aussi d'occuper le terrain.
Il va de soi que des réponses plus spécifiques sont nécessaires. Je pense à la mise en place d'une véritable justice de proximité, à l'entrée en vigueur du code de la justice pénale des mineurs, aux moyens mobilisés par le Fonds interministériel de prévention de la délinquance, notamment dans le domaine de la vidéoprotection.
Cependant, le travail policier ne peut pas être la seule réponse. Les acteurs de l'éducation et de la justice sont essentiels et c'est une réponse globale qu'il faut rechercher. C'est pourquoi nous agissons aussi en faveur de l'insertion professionnelle, de la médiation sociale et de la prévention spécialisée. Au terme d'un travail important qui a impliqué douze ministères et associé de nombreux élus – je m'en félicite –, le Premier ministre a lancé en juin 2021 un plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences liées aux bandes et groupes informels, qui se décline dans chaque département autour de trois axes concrets : renforcer la prévention, améliorer le suivi de ce phénomène et développer les moyens d'enquête et les réponses pénales pour judiciariser le renseignement en renforçant le partage d'informations entre tous les partenaires locaux de la sécurité – les bailleurs sociaux, par exemple, mais aussi les associations et les élus locaux sont des partenaires essentiels. Les élus possèdent une connaissance fine de leur territoire et les prérogatives nécessaires pour agir, notamment en matière de prévention, de police municipale, de vidéoprotection. La mise en place, par la gendarmerie, des référents élus et du dispositif de consultation et d'amélioration du service a aussi permis d'intensifier les échanges avec les élus.
S'il existe un continuum de sécurité, il existe aussi un continuum de violence entre jeunes. C'est pourquoi, dans le cadre de la prévention de la délinquance, nous avons également créé un comité des parents contre le harcèlement afin de les impliquer davantage et de permettre aux acteurs éducatifs et aux forces de l'ordre de se retrouver dès que surviennent les premiers signes de violence entre jeunes. L'État est déterminé à ne rien céder et à continuer d'intervenir partout pour faire respecter la loi de la République et pour mieux protéger nos enfants.