Tout d'abord, madame la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, permettez-moi de saluer votre engagement en vue d'améliorer les conditions de vie des handicapés, et tout particulièrement votre volonté que tous les enfants puissent apprendre à l'école. Malheureusement, pour un certain nombre d'enfants porteurs de handicaps lourds, ce n'est pas possible : ils ont besoin d'un accompagnement renforcé, spécifique, au sein d'établissements spécialisés. Or les familles iséroises que j'ai rencontrées à ma permanence sont désemparées. Elles pointent le manque de places dans ces instituts médico-éducatifs (IME) : des majeurs y sont maintenus, ce qui empêche l'entrée de mineurs et bloque le système. Les enfants sont en souffrance, les familles aussi, bien évidemment, car malgré leur bonne volonté, elles ne peuvent leur apporter les soins adéquats. Elles n'y sont pas formées ; ce n'est pas leur rôle.
Par ailleurs, il manque également des places en foyer d'accueil médicalisé (FAM) et en maison d'accueil spécialisée (MAS) du fait du vieillissement des personnes handicapées : à 60 ou 65 ans au plus, elles partent donc en EHPAD, où la moyenne d'âge est de 87 ans. Alors que je visitais un établissement à Beaurepaire, l'Association familiale de l'Isère pour personnes handicapées (AFIPH) m'a fait part du retrait d'un projet de création de quarante places destinées à des adultes atteints de formes sévères d'autisme ! En Isère, même si les annonces de l'agence régionale de santé (ARS) peuvent nous rassurer quelque peu, elles demeurent insuffisantes : seules dix nouvelles places sont prévues en IME, de surcroît pour des enfants dont le cas est complexe, car ils sont en situation de handicap mais relèvent également de l'aide sociale à l'enfance (ASE). D'autres places seront supprimées d'ici à cinq ans et les crédits correspondants consacrés à l'ouverture de services d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD).
Aussi, madame la secrétaire d'État, serait-il possible, à partir d'études et d'une analyse territoriale, d'envisager des réponses différenciées ? Il est urgent de mettre fin à l'embolie du système et de permettre à chacun, quel que soit son handicap, de trouver une place dans la société.