Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, je souhaite vous remettre aujourd'hui une pétition lancée dans ma circonscription et intitulée « Des moyens pour l'éducation ! ». Je vous demande de bien vouloir la transmettre à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Jean-Michel Blanquer.
Ma circonscription comprend trois villes, Colombes, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne, qui regroupent sept quartiers prioritaires. Permettez-moi d'exposer les raisons pour lesquelles les parents et les personnels de l'éducation nationale ont décidé de signer cette pétition qui demande des moyens supplémentaires pour l'école.
À Villeneuve-la-Garenne, où le taux de pauvreté est de 25 %, se trouve le collège Georges-Pompidou, classé REP. Dans cet établissement, trois postes d'enseignants et un poste de conseiller principal d'éducation (CPE) restent non pourvus depuis septembre dernier, auxquels il faut ajouter les remplacements non assurés, en français notamment. On a pourtant annoncé quarante-cinq heures de dotation horaire globale (DHG) en moins pour la rentrée prochaine. Cette décision se traduira par la suppression d'une classe, par la disparition de certains postes et par des heures de travail supplémentaires pour les enseignants restants.
Au collège Édouard-Manet, toujours à Villeneuve-la-Garenne, il manque un demi-poste de professeur de technologie depuis l'an dernier. Au lycée Michel-Ange, malgré la hausse des effectifs, on vient d'apprendre que l'établissement allait perdre cent heures de dotation horaire globale pour la rentrée prochaine – cent heures !
À Gennevilliers, au collège Guy-Môquet, classé REP+, aucun professeur de technologie n'a été affecté depuis la rentrée ; du fait d'absences non remplacées, les élèves ont passé trois semaines sans professeur de physique et deux semaines sans professeur d'EPS. Après une baisse brutale de la DHG l'an dernier, rebelote : elle sera encore réduite de trente heures à la prochaine rentrée scolaire.
Au collège Édouard-Vaillant, toujours à Gennevilliers, les effectifs augmentent mais la dotation horaire baissera de dix-sept heures. Au lycée Galilée, dans la même ville, là aussi, les effectifs augmentent mais la DHG diminue, ce qui aura pour conséquence la suppression des devoirs surveillés du samedi matin, du dispositif d'accompagnement post-bac et de la demi-journée culturelle en classe de seconde ; quant aux heures d'accompagnement personnalisé, elles disparaissent de tous les niveaux.
Au collège Gay-Lussac de Colombes, anciennement classé REP, depuis la rentrée de septembre, dix classes n'ont toujours pas vu de professeur de technologie. Des élèves ont perdu onze heures de français, dix-neuf heures d'anglais ou vingt-sept heures d'espagnol, et la DHG pour 2022 prévoit une baisse de trente-sept heures, alors qu'il n'y aura que cinq élèves en moins. Pour maintenir le plafond de vingt-six élèves par classe, l'établissement devra supprimer trente-sept heures de cours aux classes existantes. Au lycée Maupassant de Colombes, de même, la DHG sera en baisse et les classes compteront plus de trente élèves.
Cette intervention ne me suffira pas à faire le tour de tous les établissements secondaires de ma circonscription, auxquels vous pouvez ajouter les écoles maternelles et élémentaires : de même, les enseignants absents n'y sont pas remplacés et des enfants y manquent d'AESH – accompagnants d'élèves en situation de handicap. Bien sûr, ces mêmes établissements fonctionnent sans médecine scolaire.
Vous pouvez choisir de me répondre comme vous le faites habituellement, en énumérant tout ce que vous avez fait de formidable, d'historique et d'inédit, mais j'aimerais simplement que vous indiquiez aux signataires de cette pétition et à tous les autres si vous allez remédier à ces situations.