Vous l'avez rappelé, l'une des missions fondamentales de l'école de la République est de donner à chaque élève les mêmes chances de réussir. C'est pourquoi le Gouvernement a fait de la maîtrise des savoirs fondamentaux – lire, écrire et compter –, dès le plus jeune âge, une de ses priorités. Comme vous le rappelez, et je connais votre mobilisation sur le sujet, prévenir l'illettrisme et lutter contre ce phénomène est un enjeu fondamental qui requiert une attention de l'ensemble de la communauté éducative, et ce dès le plus jeune âge.
Les premiers effets des mesures déployées depuis 2019 pour répondre à cette exigence commencent à se faire sentir à l'entrée en sixième, comme le montrent les évaluations de la rentrée 2021. Mais nous devons poursuivre les efforts au collège et au lycée, en particulier pour les élèves qui n'ont pas bénéficié de la réforme. Pour cela, l'action du ministère est double : elle vise à renforcer le goût et la pratique de la lecture chez tous les élèves, et à faire progresser ceux qui rencontrent encore des difficultés d'apprentissage, notamment grâce à l'accompagnement personnalisé et au dispositif « Devoirs faits ». Le test de fluence, proposé dans le cadre des évaluations de sixième, est un indicateur important qui permet aux équipes d'identifier les élèves rencontrant des difficultés.
Un partenariat a été noué avec le ministère de la culture pour encourager l'implantation d'espaces consacrés spécifiquement à la lecture dans les écoles et dans les collèges. Les partenariats entre bibliothèques publiques, collèges et lycées sont désormais systématiques. L'opération « Lecture, grande cause nationale 2021-2022 » est également l'occasion de développer trois grandes actions : la généralisation du « quart d'heure lecture », la valorisation de la lecture à voix haute et la multiplication des rencontres avec des auteurs et des illustrateurs.
La pratique de la lecture à voix haute et le développement des compétences orales, notamment dans la perspective du grand oral prévu par la réforme du baccalauréat, font également l'objet d'une attention particulière. Le concours « Si on lisait à voix haute », destiné aux collégiens et aux lycéens et créé en partenariat avec Lumni et « La Grande Librairie », permet de valoriser ce type d'apprentissage.
Enfin, les référents académiques « illettrisme » encouragent la mutualisation des outils et des pratiques, sensibilisent les acteurs au phénomène, rendent plus lisibles les actions déjà engagées et encouragent l'ensemble de la communauté éducative à contribuer aux initiatives menées en faveur de la lecture.
Le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports est membre fondateur du GIP – groupement d'intérêt public – de l'ANLCI, l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme ; il a mis en œuvre une collaboration renforcée avec les membres de l'Agence. En 2022, il s'appuiera sur le plan d'activité et sur les nouvelles orientations stratégiques pour définir des actions prioritaires qui seront déclinées conjointement, dans le cadre d'une feuille de route partagée.