Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 1er février 2022 à 9h00
Questions orales sans débat — Non-remplacement des personnels enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Madame la ministre, je viens vous parler de la situation concrète que vivent les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis en raison des absences de professeurs non remplacés. Dans ma seule circonscription, les parents d'élèves m'ont transmis des chiffres hallucinants concernant le mois de janvier.

Voilà ce qui se passe à Saint-Ouen, Île Saint-Denis, Saint-Denis et Épinay – et ce n'est pas exhaustif –, résumé en nombre de jours école manquants : vingt-cinq jours à l'école maternelle élémentaire Anatole-France ; dix-huit jours à l'école maternelle et élémentaire Alexandre-Bachelet ; quinze jours à l'école maternelle Émile-Zola ; vingt-deux jours à école élémentaire Émile-Zola ; vingt-deux jours à l'école élémentaire Frédéric-Joliot-Curie ; dix-neuf jours à l'école élémentaire Irène-Joliot-Curie ; treize jours à l'école Jean-de-La-Fontaine ; dix jours à l'école maternelle Jules-Michelet ; trente jours à l'école élémentaire Jules-Michelet ; dix-huit jours à l'école Nelson-Mandela ; huit jours à l'école maternelle élémentaire Paul-Langevin de Saint-Ouen ; vingt-deux jours à l'école élémentaire Victor-Hugo ; vingt-trois jours à l'école maternelle élémentaire Paul-Langevin de Saint-Denis ; vingt-trois jours à l'école maternelle et élémentaire Samira-Bellil.

Voici des exemples de cours manquants dans quelques collèges et lycées : pas de cours de physique chimie et de sciences de la vie et de la terre (SVT) au lycée Jacques-Feyder d'Épinay ; pas de professeur en mercatique et management – une discipline du bac – au lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen ; pas de professeur d'allemand pendant cinq mois et pas d'infirmière au collège Jules-Michelet ; mi-temps au lieu de plein-temps en français et en espagnol au collège Joséphine-Baker ; absence récurrente de professeurs de maths, français et anglais au collège Dora-Maar.

Précisons que cette accumulation de jours d'école manquants n'est pas propre au mois de janvier et aux effets de la crise sanitaire : c'est quasiment la même hémorragie depuis la rentrée de septembre. Il n'est pas question pour les parents ou moi-même de pointer la responsabilité des enseignants.

Voilà, madame la ministre, la réalité que vivent nos écoles. Elle constitue, de fait, une rupture de l'égalité républicaine en Seine-Saint-Denis. Elle renvoie votre communication rassurante et autosatisfaite à de la propagande qui se heurte à la réalité vécue par les enfants, les parents et le personnel de l'éducation nationale.

On a beau écrire au recteur et aux services de l'Académie, nous n'avons aucune réponse. Où sont les professeurs pour la Seine-Saint-Denis ? Que comptez-vous faire pour régler enfin ce problème structurel qu'est le non-remplacement de professeurs dans ce département et ailleurs ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.