Intervention de David Lorion

Séance en hémicycle du mardi 1er février 2022 à 9h00
Questions orales sans débat — Filière canne-sucre-énergie à la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Lorion :

Madame la ministre, je vous apporte en quelque sorte le dessert puisque ma question est relative au sucre.

En réalité, au-delà du sucre, je veux appeler votre attention sur l'avenir de notre filière canne-sucre-mélasse-rhum-énergie en outre-mer, notamment sur l'île de La Réunion. Cette filière, qui représente 18 000 emplois, soit plus de 12 % de l'emploi privé agricole, constitue un pivot, aussi bien en matière de diversification agricole que d'environnement, d'énergie – notamment à travers sa biomasse, qui produit de l'électricité – ou de protection du sol.

Aujourd'hui, l'équilibre de cette filière est rompu, ce qui met à mal tout le modèle agricole réunionnais, car, avec l'accumulation des concessions prévues par les multiples accords signés par l'Union européenne, les droits de douane, notamment pour les pays d'Amérique latine, ont été supprimés. Ces pays ont multiplié par trois ou quatre leurs exportations de sucre de spécialité pour acquérir plus de 28 % de part du marché européen. Actuellement, plus de 70 % du marché européen des sucres de spécialité, dits sucres roux, est détenu par des pays non européens.

La part du marché pour les DROM, les départements et régions d'outre-mer, ne cesse de se réduire – cette baisse ayant atteint les 20 %. La situation est catastrophique pour La Réunion qui était leader sur le marché européen pour les sucres spéciaux.

La réponse doit être double. Il faut d'une part actualiser la clause de sauvegarde multilatérale et d'autre part apporter une aide de 35 millions d'euros supplémentaires pour assurer la survie de cette filière.

Il est urgent de prendre des décisions car la convention quinquennale de la canne actuelle arrive à échéance en 2022. Tous les acteurs réunis autour de la table doivent signer une nouvelle convention pour que la coupe de la canne, dans le cadre de la campagne sucrière de 2022, puisse débuter. L'absence d'accord juste entraînerait la mort lente de tous les agriculteurs réunionnais.

Madame la ministre, depuis plusieurs années, tous les agriculteurs – ceux qui produisent de la canne à sucre mais aussi ceux qui assurent l'alimentation locale, qu'on ne doit pas opposer aux premiers – doutent de la volonté de votre gouvernement d'accompagner dans la durée ce modèle agricole. Que pouvez-vous leur dire pour les rassurer, à quelques mois de la signature de la nouvelle convention canne-sucre-mélasse-énergie ?

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