Intervention de Anthony Cellier

Séance en hémicycle du mardi 1er février 2022 à 15h00
Stratégie de l'union européenne pour la décarbonation de l'électricité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnthony Cellier :

…c'est bien l'une des clés essentielles de notre ambition commune. En ce sens, la France représente un pilier solide et stable de la transition énergétique européenne.

Notre pays joue également un rôle essentiel dans le fonctionnement du système électrique européen, qui repose sur un équilibre complexe entre l'offre et la demande.

En Europe, 305 000 kilomètres de ligne fonctionnent sur la même fréquence, grâce à plus de 400 interconnexions reliant près de 600 millions de citoyens européens. Savez-vous, chers collègues, qu'après une chute de fréquence en Europe de l'Est, c'est l'interruption, en quelques secondes, de gros sites industriels français qui a permis de prévenir un black-out généralisé ? C'est bien la démonstration d'un système électrique intégré, interconnecté et solidaire : c'est aussi cela l'Union européenne.

L'Union européenne a fixé un objectif ainsi qu'une méthode – nous l'avons vu –, mais des efforts restent à faire s'agissant de l'application. En d'autres termes, la politique énergétique de l'Europe demeure à bâtir, ou du moins à consolider. Par exemple, la question de la complémentarité des mix électriques européens n'est que trop peu abordée dans le débat public.

La question d'une coordination efficace des politiques énergétiques nationales doit se traiter au niveau européen, sans pour autant méconnaître ou contraindre les choix nationaux. À l'heure actuelle, la production d'électricité en France est assurée à 60 % par l'énergie nucléaire. En Pologne, le charbon domine, tandis qu'en Suède l'énergie hydraulique est la plus importante. Le niveau de carbone de la production d'électricité est donc très différent d'un pays à l'autre.

Partant de ce constat, il est nécessaire d'engager une action européenne résolument volontariste pour décarboner la production d'électricité.

S'agissant d'abord du charbon, l'ennemi climatique numéro 1, il est nécessaire de planifier, comme l'a fait la France, une sortie du charbon la plus rapide possible. La poursuite de l'activité des centrales à charbon n'est pas compatible avec les objectifs affichés de décarbonation. Ayons le courage de le dire et accompagnons prioritairement vers la transition énergétique les pays qui l'utilisent.

En ce qui concerne le gaz, nous devons limiter l'activité des centrales thermiques à flamme. Cela ne signifie pas que le gaz disparaîtra de notre mix énergétique, bien au contraire, mais il va et doit se verdir. Les bioénergies et l'hydrogène seront essentiels à l'atteinte de la neutralité carbone.

Dans ce défi, la France a toute sa place. Notre pays est le premier exportateur européen d'électricité : une électricité bas carbone qui contribue à la décarbonation de notre économie et de celle de nos voisins. À cet égard, le choix d'une relance du programme nucléaire et l'accélération considérable du déploiement des capacités renouvelables conforteront cette position stratégique.

La France possède des atouts géographiques, des savoir-faire dans toutes les filières, ainsi qu'un réseau d'infrastructures de transport et de distribution qui maille notre territoire. Notre pays est donc un partenaire indispensable de la politique énergétique européenne.

Mes chers collègues, il nous faut garder une chose à l'esprit : les décisions que nous allons prendre en France et en Europe feront le climat de demain.

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