Je tiens tout d'abord à remercier le groupe La République en marche d'avoir inscrit ce débat à l'ordre du jour de notre ultime semaine de contrôle avant la fin de la législature. Il nous permet de confronter nos points de vue, en toute transparence, sur le rapport de la commission des affaires sociales relatif à la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Nous exerçons ainsi pleinement notre mission d'évaluation de la mise en œuvre des politiques publiques. Et je me félicite que nous puissions débattre de l'application d'une réforme structurelle majeure, trois ans après sa promulgation, alors que nous en percevons aujourd'hui les bienfaits, mais aussi les limites et les imperfections.
Après la loi de 2017 sur le renforcement du dialogue social, la loi « avenir professionnel » constitue l'acte II du projet de transformation de notre modèle social, engagé dès le début du quinquennat. Elle a permis de lancer une réforme d'envergure du système de formation professionnelle, de sa gouvernance, mais aussi de l'apprentissage et de l'assurance chômage. Ce rapport nous permet de dresser un premier bilan de ses effets, et je salue le remarquable travail mené par les six rapporteurs, issus de la majorité comme de l'opposition.
La loi de 2018 a d'abord permis plusieurs avancées décisives sur le plan de la formation professionnelle et de l'alternance. Notre pays n'a jamais connu autant d'apprentis et nous ne cessons de battre des records de signatures de contrats depuis l'entrée en vigueur de la réforme. Alors que nous comptions environ 250 000 apprentis par an il y a cinq ans, nous avons désormais dépassé la barre des 700 000 ! Plus encore, je me réjouis de voir que nous sommes parvenus à changer le regard de la société sur l'apprentissage. Celui-ci concerne désormais toutes les filières, et s'est imposé comme une voie d'excellence, plébiscitée par les jeunes pour leur insertion professionnelle.
J'émettrai toutefois deux petites réserves. La première concerne la mobilité internationale des apprentis. Beaucoup a été fait à travers le dispositif Erasmus +, mais certains freins persistent et empêchent son développement. Madame la ministre, êtes-vous favorable à un desserrement des contraintes liées à la durée du détachement comme le préconisent les rapporteurs ?