Intervention de Pascal Brindeau

Séance en hémicycle du jeudi 3 février 2022 à 9h00
Développement de la participation citoyenne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Comme les autres textes examinés aujourd'hui à l'initiative du groupe MODEM, celui-ci tente de résoudre un problème que nous constatons tous : la crise démocratique qui s'aggrave à mesure que de plus en plus de nos concitoyens s'éloignent durablement du fait électoral et des consultations. En 2017, déjà, Brice Teinturier les avait baptisés les PRAF : « plus rien à faire, plus rien à foutre ». Ils délaissent jusqu'au vote contestataire qui, tout en permettant d'exprimer son mécontentement du système, participait à la vitalité démocratique. La crise profonde que nous vivons est ainsi d'une tout autre nature que celles que nous avions pu connaître auparavant.

Pour tenter de remédier à cette situation, il faut logiquement nous concentrer sur le citoyen : ce texte vise à le placer au cœur de notre réflexion, de notre action. Seulement, le citoyen en lui-même est multiple. Outre l'électeur, il y a le contribuable attaché à ce que le meilleur usage soit fait de ses deniers, l'usager de plus en plus exigeant en matière d'efficacité des services publics, et Jean-Michel Twittos qui, l'anonymat aidant, se comporte davantage en procureur sur les réseaux sociaux qu'en participant à la vie démocratique. Cependant, ces réseaux ont pris une telle importance que leur activité influe forcément sur le débat public et que nous ne pouvons en faire abstraction lorsque nous songeons aux mesures susceptibles de permettre aux citoyens de retrouver le chemin des urnes.

La proposition de résolution concerne plusieurs domaines qu'il s'agisse de la formation ou des méthodes et pratiques diverses. Que nous exercions ou non un mandat local, nous sommes un certain nombre à consulter régulièrement nos concitoyens au sujet de ce qui les préoccupe ou de ce que l'Assemblée soumet à notre examen. Je salue mon collègue Guy Bricout, qui a créé un conseil de circonscription comptant soixante personnes pour travailler avec lui à ce qui est d'actualité, y compris législative.

Concernant le volet numérique, j'imiterai la circonspection de M. Euzet : on ne tend que trop à considérer le numérique comme le remède à l'éloignement. C'est parfois vrai, mais pas toujours. Afin de pouvoir, par exemple, accéder par cette voie à des services publics qui s'éloignent physiquement, nos concitoyens devront être accompagnés en vue de maîtriser les outils numériques et d'être en mesure de les utiliser quotidiennement.

Il en va de même en matière de citoyenneté : le numérique ne remplacera jamais la présence physique dans la confrontation, le débat, le dialogue, ni dans cette participation électorale qui forme le cœur de notre démocratie depuis 250 ans. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le groupe UDI et indépendants s'oppose à l'idée d'un vote par correspondance ou d'un vote électronique. Le rituel du bulletin glissé dans l'urne fait prendre pleinement conscience à celui qui l'accomplit que sa voix, ajoutée à d'autres, déterminera l'élection d'un homme ou d'une femme, celle du maire, d'un conseiller départemental ou régional ou du Président de la République.

Nous saluons cette proposition de résolution comme une invitation à prendre certaines initiatives : c'est pourquoi notre groupe y sera plutôt favorable.

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