…mais il semblerait donc qu'il s'agisse d'une dématérialisation à géométrie variable. Emprunter la voie du vote par correspondance était pourtant à la fois sage, pragmatique et utile à nos concitoyens.
Il est évident que le vote par correspondance ne serait pas la panacée pour notre démocratie. Il s'agirait d'une option complémentaire, dont les citoyens qui le souhaitent pourraient se saisir. Dans cette même volonté de renforcement de la citoyenneté, le vote par correspondance devrait être complété par d'autres mesures de facilitation du vote, comme l'inscription automatique sur les listes électorales, mais ce chantier n'a pas été engagé. Dieu sait pourtant combien cette question est importante, quand on constate que 8 millions de personnes ne sont pas inscrites et que 15 % des électeurs sont mal inscrits.
Non, le vote par correspondance ne résoudra pas le sentiment de confiscation, qui résulte de l'injonction au vote utile, du fait majoritaire et des déséquilibres de nos institutions. Il s'agirait néanmoins d'un premier pas et d'une indéniable avancée démocratique.
Si nous ne pouvons pas même imaginer de mener une expérimentation, confortée par les avis de La Poste et de la Commission supérieure du numérique et des postes, et demandée par un groupe de la majorité ainsi que sur tous les bancs de l'opposition, je reste perplexe quant à la capacité de cette assemblée à faire preuve de progressisme et d'innovation.