J'étais, comme nombre d'entre vous, fortement opposée au vote par correspondance. Néanmoins, j'ai écouté, j'ai interrogé, et je pense désormais qu'il faut à tout le moins l'expérimenter. Évidemment, nous partageons tous cet attachement profond au rite républicain de l'isoloir, avant que chacun ne glisse un bulletin dans l'urne : si ce rite fonctionnait, nous n'aurions pas à en débattre. Hélas, nous faisons tous le constat amer que notre démocratie est aujourd'hui en souffrance. J'entends dire que le vote par correspondance n'est qu'un outil visant à résorber cette fameuse abstention. Pourquoi ne pas l'expérimenter ?
Je vous relate une anecdote toute simple : la semaine dernière, nous débattions avec des maires, des adjoints et des citoyens des difficultés auxquelles notre démocratie est actuellement confrontée. Très naturellement, et alors que je ne leur avais pas parlé de notre proposition, la problématique du vote par correspondance est arrivée sur la table et l'un d'entre eux m'a demandé : « Pourquoi ne l'expérimentez-vous pas ? »
Madame la ministre déléguée, vous indiquez ne pas être en mesure de garantir cette expérimentation. Mais l'on peut s'en donner les moyens, si l'on tient vraiment à ramener nos concitoyens aux urnes ! Enfin, vous annoncez un surcoût de la mesure, de 135 millions d'euros par scrutin. Pardon : la démocratie n'a pas de prix !