Monsieur Gouffier-Cha, si une moitié des électeurs américains exprime sa défiance, c'est à cause d'un problème de communication et de confiance, qui n'a rien à voir avec l'outil qu'est le vote par correspondance, lequel n'a donné lieu à aucun problème.
Puisqu'il s'agit ici de revitaliser la vie démocratique, je vous ferai part d'une expérience très récente. Aux dernières élections départementales, j'ai été élu dans le canton le plus précaire de Mulhouse. Sans parler des nombreux jeunes et personnes précaires qui ne savent même pas où se trouvent les bureaux de vote – ce qui montre qu'il faut d'abord réaliser un travail pédagogique –, comment amener à voter ceux de nos concitoyens qui ne sont pas disponibles le jour de l'élection, ou ne souhaitent pas se rendre dans les bureaux ? La seule solution, pour eux, est de recourir à une procuration. Or, lors de ces élections, je n'en ai vu que quatre, car les électeurs, jeunes ou non, ne souhaitent pas utiliser cette procédure, surtout si elle implique de se rendre dans un commissariat de police. Les outils que nous proposons rebutent une partie de la population, celle-là même que nous souhaitons intégrer au débat public.
La mesure proposée ne vise pas à résoudre l'ensemble des problèmes, mais apporterait néanmoins une solution forte, massive, qui accroîtrait grandement la vitalité démocratique.