Mes chers collègues, avant d'entendre le ministre et le secrétaire d'État, auxquels je souhaite la bienvenue, je vous informe que notre commission va lancer une mission « flash » sur la couverture numérique du territoire. Les deux rapporteurs que nous désignerons concentreront leur travail sur une période de quelques semaines. Ils nous présenteront leurs conclusions autour de la mi-septembre avant que le Gouvernement ne prenne des initiatives en la matière.
Monsieur le ministre de l'économie et des finances, Monsieur le secrétaire d'État, je suis très heureux que notre première audition de membres du Gouvernement nous permette de recevoir deux personnalités dont les parcours politiques, professionnels, et personnels symbolisent l'ouverture, la diversité et l'ancrage dans la société civile.
Je salue la démarche innovante qui ne vous cantonne pas à deux portefeuilles strictement définis et séparés : vos compétences décloisonnées vous permettent d'intervenir dans tous les domaines. Cela me semble justifié parce que l'économie est partout. Notre commission a, elle aussi, vocation à décloisonner son approche. Au-delà des traitements sectoriels qui font sa force, elle doit être en mesure de faire des analyses plus globales de l'économie.
La semaine dernière, notre commission a tenu sa première audition en recevant le commissaire général et le commissaire général adjoint de France Stratégie qui nous ont présenté deux rapports. Le premier, intitulé Lignes de faille, décrit un pays dans lequel la fracture sociale et territoriale s'est accentuée. Cette audition nous a alertés sur l'état de dépression – le mot a été utilisé – qui caractérise l'économie française. Le second rapport, consacré aux perspectives à dix ans de l'économie française, nous a paru un peu plus positif. Il dresse une perspective de long terme en prenant en compte les nombreux défis qui nous attendent. Les deux intervenants ont plaidé pour « un État stratège, qui serait en mesure par l'investissement de répondre aux défis de modernisation de notre économie ». Cela tombe bien puisque le Gouvernement a des projets d'investissement.
Je pense d'abord au plan d'investissement de 50 milliards d'euros destiné à adapter les formations et à préparer aux emplois du XXIe siècle, mais aussi à moderniser les secteurs agricoles et à financer la transition énergétique, deux sujets auxquels notre commission s'intéresse particulièrement.
Il y a ensuite votre projet, Monsieur le ministre, de vendre des participations de l'État pour financer la création d'un fonds pour l'innovation qui participera au développement de projets en matière d'intelligence artificielle, d'impression 3D ou de « réalité augmentée », autant de sujets majeurs pour notre commission.
Au cours de la campagne électorale, dans ma circonscription des Français établis hors de France, en Amérique du Nord, j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux entrepreneurs français qui ont su obtenir du succès à l'extérieur de nos frontières. Je les ai interrogés sur les raisons pour lesquelles ils avaient décidé d'entreprendre hors de France. Ils m'ont parlé de charges sociales, de lourdeurs administratives… Finalement, ils ont évoqué des problèmes que rencontrent tous les entrepreneurs qui veulent faire des affaires en France. Quel type de mesures comporterait un futur projet de loi sur le droit à l'erreur ou un projet de loi sur les entreprises de taille intermédiaire (ETI), afin de favoriser l'émergence d'une classe d'entrepreneurs dans notre pays ainsi que la multiplication de succès majeurs des petites et moyennes entreprises (PME) ?
La semaine dernière, j'ai assisté, tout comme M. Benjamin Griveaux, à la présentation par Paris Europlace des objectifs de son initiative en faveur de la finance verte et durable. Comment capitaliser sur le Brexit pour faire de la place française la capitale européenne de la finance verte ?