Intervention de Céline Calvez

Séance en hémicycle du mercredi 9 février 2022 à 15h00
Démocratiser le sport en france — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCéline Calvez, rapporteure de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Il y a un peu plus d'un an, les groupes de la majorité présidentielle déposaient la présente proposition de loi ; en mars 2021, nous l'adoptions à la quasi-unanimité de notre assemblée. Après son passage au Sénat, force est de constater que cette unanimité s'est effritée et que les nombreux articles ajoutés par les sénateurs ont instillé de la confusion et de la division, prenant parfois le contre-pied des valeurs sportives que nous nous étions réjouis de partager.

Faisant preuve de fair-play, nous ne sommes pas systématiquement revenus, en commission, sur les enrichissements du texte apportés par les sénateurs. Nous gardons à l'esprit l'ambition de la proposition de loi, qui est de démocratiser le sport en France. Alors, quand de belles idées ont été proposées, concertées, approfondies, nous vous proposons, bien sûr, de les garder. Je pense aux maisons sport-santé, au développement de l'activité physique adaptée ou encore à certaines dispositions du sport en entreprise ou du sport à l'école. Nous regrettons d'autant plus de ne pas être parvenus à un accord en commission mixte paritaire.

La nouvelle lecture en commission a permis de retirer les dispositifs qui peuvent avoir de la valeur mais sont dépourvus de sens juridique, relèvent du pouvoir réglementaire, sont de pur affichage ou bien contraires à l'esprit de la proposition de loi. Nous reviendrons sur la parité et sur l'application du principe de laïcité dans le sport, vu le nombre d'amendements déposés aujourd'hui encore en la matière.

Nous avons eu à cœur de rétablir le titre initial du texte car démocratiser le sport, c'est démocratiser l'accès à la pratique sportive ainsi que la gouvernance du monde sportif ; c'est aussi en consolider le modèle économique, pour que ses acteurs soient en mesure de diffuser et de partager le sport pour toutes et tous.

L'objectif premier de cette proposition de loi est bien de démocratiser l'accès à la pratique sportive, qu'elle soit spontanée, scolaire, associative ou prescrite pour des raisons de santé. Dès l'article 1er , nous avions consacré l'accès aux activités physiques et sportives pour les personnes accueillies ou prises en charge dans des établissements sociaux ou médico-sociaux. En séance publique, nous avions élargi la prescription d'activités sportives aux patients atteints de maladies chroniques.

Nous avions aussi modernisé l'article L. 100-1 du code du sport, qui définit les objectifs de la politique du sport. Cela répondait aux aspirations de plusieurs groupes. Nous avons ainsi pris en considération les objectifs de développement durable (ODD), la solidarité intergénérationnelle, la santé, ou encore l'égal accès au sport, sans discrimination. La commission a rétabli le dispositif en conservant plusieurs ajouts du Sénat. Nous terminerons la rédaction de cet article fondateur au cours de nos débats en rappelant le respect des principes républicains introduits par la loi du 24 août 2021.

Avec l'article 2, nous améliorons l'accès aux équipements sportifs scolaires pour les usagers extérieurs, en permettant des aménagements lors de la création ou de la rénovation d'une école, d'un collège ou d'un lycée, mais aussi l'accès aux équipements sportifs relevant de l'État. Créer des accès est une chose, les faire connaître est plus important. C'est pourquoi nous améliorons leur recensement par l'État et la connaissance qu'en ont les collectivités.

L'article 3 crée les plans sportifs locaux, démarche partenariale qui réunit nombre d'acteurs autour d'une finalité : proposer à l'ensemble des publics un parcours sportif diversifié tout au long de la vie. Dès la première lecture, le Gouvernement a introduit la possibilité de créer des alliances éducatives dans le cadre de ces plans. Nous l'avons réintégrée et je vais vous proposer de préciser que la création des associations sportives à l'école primaire est aussi une possibilité.

Nous sommes revenus sur les relations entre les plans sportifs locaux et les projets stratégiques territoriaux des conférences régionales du sport (CRS), suivant une logique de prise en compte mutuelle. L'article 4 permet précisément d'étoffer les missions de ces conférences. Le texte initial l'avait prévu en intégrant le sport santé et les savoirs sportifs fondamentaux ; nous avons conservé l'ajout de l'intégration sociale et professionnelle par le sport ou encore du développement durable.

Nos apports révèlent que le sport peut être structurant pour les territoires et toutes les politiques publiques qui contribuent plus largement à la lutte contre les inégalités, les stéréotypes et les discriminations. Les valeurs sportives irriguent ce texte ambitieux qui, du reste, a vocation à les transmettre aux plus jeunes, sportifs de demain. Voilà pour le titre Ier dont je suis la rapporteure. Les deux autres rapporteurs, avec qui j'ai eu plaisir à travailler pendant plus d'un an, vous montreront tous les autres atouts de la présente proposition de loi.

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