Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du mercredi 9 février 2022 à 15h00
Démocratiser le sport en france — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Je me réjouis que nous nous retrouvions aujourd'hui pour parler du développement du sport en France, sujet trop peu souvent abordé dans cet hémicycle. Les nombreuses associations sportives de notre pays auront profondément souffert de la crise sanitaire ; il en va de même pour l'ambition en matière de politique sportive alors qu'une grande loi nous était promise.

Je dois reconnaître que nos travaux, comme ceux de nos collègues sénateurs, ont permis d'enrichir considérablement le texte grâce à des rapporteurs qui ont su prendre les bonnes idées proposées. Je tiens donc à saluer leur travail – votre travail –, car nous avons aujourd'hui un texte plus complet qui aborde de nombreuses problématiques comme la démocratisation et l'accessibilité de la pratique sportive. C'est sur ces aspects que nous devons nous concentrer.

Premièrement, une partie du projet de loi entend compenser le manque d'infrastructures sportives en ouvrant les équipements des établissements scolaires. À ce sujet, si l'annonce d'un investissement de 200 millions d'euros pour la construction d'équipements sur la période 2022-2024, que je salue, rebat les cartes, on peut regretter qu'elle intervienne si tardivement dans le quinquennat. En effet, c'est une demande que je formulais, avec mon groupe, depuis plusieurs années. De plus, si les quartiers prioritaires de la politique de la ville doivent être les premiers bénéficiaires de ces nouveaux équipements, j'espère que les zones rurales ne seront pas oubliées, puisque le manque d'infrastructures y constitue bien souvent le premier frein à la pratique sportive.

Deuxièmement, la mise en place du pass'sport a permis à certaines familles de réinscrire leurs enfants à différentes pratiques sportives après les difficultés de la rentrée 2020. On ne saurait ignorer pour autant que le déploiement de ce dispositif a connu quelques difficultés du fait du manque d'expérimentation préalable. Nous pourrions en outre commencer à envisager un soutien à d'autres publics, notamment aux étudiants qui n'auraient pas accès à des équipements sportifs sur leur campus. J'espère que nous pourrons optimiser les bienfaits d'un tel système.

Troisièmement, la question du sport en milieu scolaire constitue une autre problématique majeure que j'aurais souhaité voir traiter davantage dans ce texte. Une étude de l'OMS indique que près de 80 % des adolescents ne font pas assez de sport quotidiennement. Cela montre bien que la question du sport dès le plus jeune âge, notamment à l'école, est centrale, alors que ce sont des points plus secondaires qui sont parfois abordés dans le texte. Au sujet des alliances éducatives territoriales, madame la rapporteure, je vous ai écoutée avec beaucoup d'attention ; elles suscitent encore quelques interrogations.

Enfin, je me réjouis que soit prévue une plus grande attention aux jeunes inscrits dans un parcours de haut niveau. L'école doit tout mettre en œuvre pour accompagner le développement de leur carrière sans compromettre leurs études. Leur réussite, la poursuite de leur carrière et le rayonnement du sport français qui en découle dépendent entre autres de leur accompagnement dès le plus jeune âge dans les établissements scolaires.

Au-delà de la performance, ce sont aussi les bienfaits du sport pour l'intégration sociale ou la santé que nous devons promouvoir dès le plus jeune âge. Le sport doit, à l'avenir, être perçu non plus comme un simple loisir mais comme un véritable outil de politique publique au service du bien-être de nos concitoyens. En ce sens, je pense que la reconnaissance du sport comme acteur d'une politique de prévention en matière de santé doit enfin aboutir. Ce serait un changement de paradigme important pour l'assurance maladie que de mener une action éducative en amont pour prévenir l'apparition de certaines maladies. C'est pour toutes ces raisons que, je le répète, la question des équipements et de leur multiplication sur le territoire est primordiale.

Pour terminer, je souhaite aborder rapidement la question de la gouvernance des fédérations. Imposer la parité dans les différents organes des fédérations, c'est aller dans le sens de l'histoire. Pour changer les mentalités, il faut parfois forcer les choses à différentes échelles de la société. L'image des femmes dans le sport doit changer et, pour accompagner ce changement, la représentation des sportives doit augmenter.

Le groupe UDI-I soutiendra cette proposition de loi en espérant qu'elle appellera prochainement d'autres avancées pour le sport dans notre beau pays, la France.

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