Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mercredi 9 février 2022 à 15h00
Démocratiser le sport en france — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Le mouvement sportif mérite un texte ambitieux ; cette grande loi « sport et société » l'est en partie seulement. Son inscription tardive au Sénat nous a fait perdre du temps, perte qui s'ajoute aux retards accumulés depuis 2017.

Je l'ai dit, le mouvement sportif mérite un débat à la hauteur des enjeux qui le traversent. En tout cas, il ne doit pas être instrumentalisé en période de campagne présidentielle. À cet égard, je ne peux que déplorer que les avancées de ce texte, modestes mais attendues, soient ralenties par des débats parasites. Je pense notamment à celui sur l'interdiction des signes religieux ostensibles lors des compétitions sportives. Il est vrai que l'esprit du sport, c'est le partage, l'intégration et l'émancipation. En toute hypothèse, ces controverses nous semblent éloignées des préoccupations immédiates du mouvement sportif. Doit-on rappeler qu'avec la crise sanitaire, le nombre de licences a chuté et que, par conséquent, des dizaines de milliers d'associations sportives sont menacées de disparition ? Là est l'urgence.

La question des moyens apparaît donc prioritaire pour renforcer la pratique du sport sur tout le territoire. C'est en effet au chevet d'un mouvement sportif très en difficulté que nous devons nous pencher, et les réponses proposées, pour l'heure en deçà des attentes et des besoins, doivent être à la hauteur. Avec l'approche des Jeux olympiques de Paris 2024, nous avons l'occasion de bâtir un héritage autre que matériel : un héritage de développement de la pratique sportive. Dès lors, le sport à l'école, en entreprise, dans les territoires, et le sport santé sont autant d'éléments qu'il faudrait consolider par des politiques d'accompagnement ambitieuses.

La généralisation du pass'sport n'a malheureusement pas encore eu les effets escomptés du fait d'un certain nombre de dysfonctionnements, mais c'est une première étape. Il nous faut améliorer ce dispositif. De la même manière, les 200 millions d'euros annoncés par le Président de la République pour financer 5 000 équipements sportifs d'ici à 2024 arrivent tard et seront forcément en deçà des besoins, qui sont grands ; de plus, les conférences des financeurs, chargées d'accorder ces projets, ne sont pas encore installées. Surtout, on peut déplorer qu'un accord n'ait pu être trouvé avec les sénateurs, alors même que la plupart des dispositions du texte sont consensuelles. Je pense par exemple à celles renforçant la lutte contre les violences sexuelles au travers d'un meilleur contrôle des encadrants. La possibilité introduite pour les associations de se constituer en société coopérative d'intérêt collectif nous réjouit également : l'exemple du Sporting Club de Bastia, cher à mon cœur, devrait être un modèle pour beaucoup d'autres structures sportives – de toute façon, le Sporting devrait être un modèle pour tout le monde…

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