L'examen de la présente proposition de loi s'inscrit dans l'histoire de la lutte pour l'obtention de droits pour les femmes – et je tiens à saluer le travail des associations féministes. Car si l'avortement est un acte intime, privé, il nous appartient, en notre qualité de parlementaires, de préserver le droit d'en disposer ; c'est un enjeu de société, un enjeu politique. C'est un droit totem pour les femmes, droit dont l'effectivité dit quelque chose de la société. C'est pourquoi il nous revient de veiller en permanence à son maintien en vigueur.
Le délai de quarante-huit heures, qui est encore de rigueur entre l'entretien psycho-social préalable et le recueil du consentement, est le stigmate d'une infantilisation des femmes quant à la maîtrise de leur vie et au droit – qui leur appartient – de disposer librement de leur corps. Qui imagine ici une seule seconde qu'une femme, quelle que soit sa situation, prenne une telle décision sans y réfléchir tranquillement ? C'est pourquoi il est essentiel de voter cet article qui prévoit la suppression du délai de réflexion de deux jours en cas d'entretien psycho-social préalable, délai qui n'a plus lieu d'être dans notre législation.