Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, alors qu'une crise aiguë se joue entre l'Ukraine et la Russie, cette dernière ayant déployé plus de 100 000 hommes à la frontière, l'éventualité d'un conflit armé sur le sol européen est réapparue.
À l'heure où nous débattons, le cours des événements demeure incertain. Les États-Unis ont annoncé que l'invasion russe de l'Ukraine était imminente mais aussi indiqué qu'ils ne mobiliseraient pas de troupes pour la défendre. Quant au président Poutine, il continue de souffler le chaud et le froid. Le piège se referme donc sur l'Ukraine et affecte plus généralement la stabilité de l'Europe continentale.
L'Union européenne ne pouvait se tenir à l'écart des discussions entre nations. Nous nous félicitons que le président Emmanuel Macron, en sa qualité de président du Conseil de l'Union européenne, ait pris l'initiative de rencontrer les présidents Poutine et Zelensky, après concertation avec l'ensemble de ses partenaires européens, notamment le chancelier allemand Scholz qui se trouve en ce moment même à Moscou, et en liaison étroite avec le président Biden.
L'enjeu pour l'Union, à travers cette crise, est bien de faire preuve de solidarité et d'unité, de parler d'une même voix et de réaffirmer la primauté du droit international. L'Union, aux côtés de l'OTAN, doit également montrer aux pays de sa frontière orientale que leur sécurité est encore garantie.
Monsieur le ministre, alors que la Russie cherche à obtenir des garanties de sécurité et entame une forme de retrait de ses troupes, quels sont les voies et moyens diplomatiques déployés aux niveaux français et européen pour poursuivre le dialogue amorcé par le président français et encourager la désescalade ? À court terme, quel rôle peut jouer le format Normandie ? Et que peut-on attendre du sommet européen qui devrait se tenir en urgence dans les jours à venir ?