Monsieur Michel Delpon, vous avez abordé le sujet essentiel des commerces des centres-villes et de la dévitalisation des villes moyennes et des centres-bourgs. Le problème est multifactoriel : l'implantation de grands centres commerciaux en périphérie fait partie du problème, mais elle n'en est pas la cause unique. Comme cela a été rappelé à la Conférence nationale des territoires, les difficultés d'accès aux soins, la baisse de la qualité des logements, les défaillances du tissu éducatif, et le recul de l'offre culturelle participent aussi de la dévitalisation de centres-villes.
Certaines collectivités locales ont pris le problème à bras-le-corps et mis en place des dispositifs qui, parfois, fonctionnent assez bien. Nous vous invitons à nous faire remonter les expériences réussies en la matière. Un rapport du Sénat devrait par exemple proposer de développer la location-vente en centre-ville et de travailler sur la commercialité des espaces.
La question de la transmission est majeure ; elle devra figurer dans le futur projet de loi. De même, l'appropriation par les TPE d'outils numériques innovants constitue un enjeu considérable – même s'il est vrai qu'aujourd'hui le e-commerce ne représente, en valeur, que 8 à 10 % du marché alors que Jeff Bezos, le président d'Amazon, promettait, il y a vingt ans, que le commerce physique aurait disparu de nos jours. Le commerce physique reste aujourd'hui pourvoyeur d'emplois, et il s'agit du secteur qui recrute le plus grand nombre de jeunes peu qualifiés de moins de vingt-cinq ans. Il permet de plus aux salariés d'effectuer de véritables parcours professionnels en progressant grâce à leur travail.
Un « plan artisanat » ambitieux se prépare en concertation avec les professionnels, comme l'a annoncé M. Bruno Le Maire devant l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat, le 27 juin dernier.
Monsieur Paul Christophe, différents mécanismes d'aide à l'investissement sont en place. La baisse de l'IS permettra aux entreprises de dégager des marges pour investir – l'objectif est de parvenir à un taux d'IS proche de 25 % en fin de quinquennat. Par ailleurs, le capital productif réinvesti dans l'économie et dans les entreprises sortira de l'assiette de l'ISF parce qu'il permet de créer de la richesse et des emplois. Citons encore la réussite de Bpifrance : une enveloppe de plusieurs centaines de millions d'euros est consacrée au PIA 3, en particulier aux prêts « industrie du futur ». J'ai rencontré, il y a quelques jours, des responsables de PME accompagnées par Bpifrance qui ont réussi à passer le cap, parfois difficile, des cinq cents salariés et des 50 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Nous lancerons des initiatives pour la transformation numérique de nos PME. L'enjeu est primordial au regard du retard pris par rapport à certains de nos voisins européens. Si nous avons autrefois pris déjà du retard, par exemple en matière de robotisation, comme le rappelait M. Bruno Le Maire, j'ai la certitude que nous serons au rendez-vous de la transformation numérique, en particulier celle de nos PME – en la matière, nous pourrons même marquer des points et affirmer notre avance par rapport à notre partenaire et néanmoins concurrent allemand.