Cette proposition de loi visant à faire évoluer la gouvernance de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger est intéressante et permet d'aborder dans notre hémicycle, comme c'est trop rarement le cas, le sujet de l'enseignement français à l'étranger.
L'AEFE est en plein bouleversement. L'ambition forte proposée par le Président de la République dès 2018 de doubler le nombre d'élèves d'ici 2030 est un défi majeur – mais relever un défi majeur à moyens constants est une mission quasiment impossible… à moins de faire reposer la croissance de ce réseau sur des fonds privés et sur l'augmentation des frais de scolarité, au risque de dénaturer l'essence de l'enseignement français à l'étranger, qui a pour mission d'assurer la continuité éducative aux enfants de Français vivant partout dans le monde et de permettre à des étrangers de profiter de la qualité de nos enseignements.
L'enseignement français à l'étranger, en 2022, ce sont 375 000 élèves, avec un budget de 520 millions d'euros provenant de l'État. Ce budget paraît important mais il est en trompe-l'œil, car c'est le triple, soit environ 1,5 milliard d'euros, qui est versé par les familles pour l'éducation de leurs propres enfants. Il est donc tout à fait intéressant que l'article 2 rééquilibre l'importance des familles dans le conseil d'administration de l'AEFE.