Intervention de Amélia Lakrafi

Séance en hémicycle du mercredi 16 février 2022 à 15h00
Gouvernance de l'agence pour l'enseignement français à l'étranger — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélia Lakrafi :

La question de l'enseignement français à l'étranger est centrale pour nos concitoyens et nos entreprises établis hors de France. Je salue donc l'examen de ce texte proposé par notre collègue sénatrice, Samantha Cazebonne, qui vise à réformer la gouvernance de l'AEFE et à créer les IRF, ou instituts régionaux de formation.

L'INSEE évalue à 3,5 millions le nombre de Français en mobilité internationale, qui ont des profils très différents selon les pays dans lesquels ils sont installés. Certains ne font que transiter pendant quelques années avant de rentrer en France ou d'enchaîner avec une mission dans un autre pays – je pense aux agents de nos services à l'étranger, mais aussi aux entrepreneurs expatriés que je rencontre à chacun de mes déplacements. D'autres sont établis dans un pays plus durablement parce qu'ils y ont fait leur vie ou qu'ils y ont monté une affaire. Tous ont à cœur que leurs enfants puissent suivre leur scolarité dans un établissement français, afin de conserver un lien avec la France et la culture de notre pays, et de pouvoir être réintégrés à tout moment dans le système éducatif français.

La présence d'écoles françaises est un véritable atout pour nos entreprises installées à l'étranger, car elle est une condition sine qua non d'attractivité pour pouvoir faire venir leurs employés en famille. L'existence du réseau AEFE a donc aussi un impact non négligeable sur notre présence économique à l'étranger.

De plus, la proportion d'élèves étrangers dans ces établissements est importante et on les retrouve ensuite dans nos universités, dans nos établissements de recherche, dans nos entreprises ou à des postes clés dans leur pays d'origine. Le réseau AEFE contribue ainsi très largement à l'attractivité de la France et à son rayonnement dans le monde.

Ce réseau compte 552 établissements. Compte tenu de la diversité de leurs statuts et des contextes dans lesquels ils se trouvent, il est naturel que le dispositif soit régulièrement appelé à évoluer. Cette proposition de loi vise ainsi à permettre le développement de ce réseau et à en assurer la viabilité, en améliorant son fonctionnement et sa gouvernance, deux dimensions essentielles du texte sur lesquelles je vais m'arrêter.

Je me réjouis tout d'abord de la meilleure représentation des parents d'élèves au sein du conseil d'administration de l'Agence. En effet, j'ai toujours rencontré, durant mes déplacements, des parents impliqués, soucieux du bon développement et du bon fonctionnement de l'établissement dans lequel sont scolarisés leurs enfants, attentifs à la qualité pédagogique des cours. Leur voix doit compter et je me réjouis de cette évolution. Je salue aussi la présence au conseil d'administration d'un représentant des associations d'anciens élèves.

En second lieu, la qualité de l'enseignement est une préoccupation majeure des parents dans un contexte où tous les enseignants des lycées du réseau ne sont pas issus de l'éducation nationale. L'accent mis sur la formation des enseignants et personnels dans cette proposition de loi, avec la mise en place des IRF, est une réponse adaptée. Je soutiens donc ce texte, qui permettra à l'Agence d'établir une politique ambitieuse en la matière, et de véritablement changer d'échelle.

Nos lycées français ont déjà un niveau impressionnant : de Dubaï à Libreville en passant par Le Caire, Tananarive et Beyrouth, les résultats au baccalauréat sont chaque année exceptionnels. Cette réforme permettra de consolider cette excellence.

Je souligne par ailleurs que ces formations bénéficieront à tous les enseignants et personnels des lycées français, donc aussi aux personnes recrutées localement, qui seront peut-être amenées à travailler dans leur système éducatif national. Il s'agit donc d'un apport de la France à ces pays dans le domaine pédagogique. Nous nous honorons ainsi en établissant des passerelles entre nos systèmes éducatifs.

Parce que je crois que ce texte constitue une avancée notable pour la gouvernance et le développement de notre réseau, parce qu'il fait l'objet d'un consensus parmi les élus des Français de l'étranger et parce que j'ai l'honneur d'être un témoin privilégié de l'excellence de ce réseau et de sa vitalité, je vous invite sans réserves à voter cette proposition de loi.

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