Pour satisfaire l'objectif de mieux associer les parents à tous les niveaux, la proposition de loi tend à modifier les équilibres au sein du conseil d'administration de l'AEFE, en faisant entrer deux représentants supplémentaires des fédérations de parents d'élèves. Cette évolution est légitime : les parents d'élèves financent en effet 80 % de l'enseignement français à l'étranger. Leur part est importante, y compris dans les établissements en gestion directe. Leur engagement est au cœur de la vitalité du réseau.
La France doit se poser en garante de la qualité, en accompagnatrice de cette extension du réseau qui ne doit jamais se faire au détriment de la qualité. Le cœur de la proposition de loi est la création d'instituts régionaux de formation, qui seront des organismes gérés directement par l'Agence. La formation est en effet au cœur de la stratégie de développement du réseau, alors que l'évolution des effectifs depuis 2016 montre un accroissement du personnel de droit local. S'il peut s'agir de fonctionnaires titulaires de l'éducation nationale, en disponibilité ou bénéficiant d'un détachement direct de leur académie vers un établissement partenaire, la croissance de la part des personnels de droit local implique néanmoins un effort global de formation important pour que la croissance du réseau ne se fasse pas au détriment de la qualité.
Je voudrais dire à ce propos un mot sur ce qui fait la force de l'Agence : la diversité de sa communauté éducative et des statuts des enseignants. Lorsque les familles déposent leurs enfants à Alger devant le LIAD – le lycée international Alexandre-Dumas –, à Rabat devant le lycée Descartes, à Tunis devant le lycée Pierre-Mendès-France, lorsque les parents nous confient leurs filles et leurs fils, ce qui leur est plus cher au monde, que ce soit à Bamako, à Dakar ou à Abidjan, partout, il y a cette confiance dans la France.
« La francophonie, c'est cet humanisme intégral qui se tisse autour de la terre », écrivait le poète Léopold Sédar Senghor. Le groupe Agir ensemble votera donc avec ferveur pour cette proposition de loi, outil essentiel du rayonnement international de la langue française.