Madame la députée, je vous prie à votre tour d'excuser l'absence de Mme Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, actuellement en déplacement à l'étranger. Les questions que vous abordez, en particulier celle de l'accès aux soins, sont importantes.
Votre région fait face à des difficultés importantes en matière de démographie médicale. La densité médicale, tous types d'exercice confondus, y est de 330 médecins pour 100 000 habitants, contre 421 à l'échelle nationale. On observe également des inégalités infrarégionales très fortes : si l'Indre-et-Loire est mieux dotée, avec 471 médecins pour 100 000 habitants, le Loiret n'en compte que 309, le Loir-et-Cher, 304, le Cher, 281, L'Eure-et-Loir, 264 et l'Indre, 253.
Plusieurs facteurs permettent de lier lieu de formation et lieu d'exercice professionnel : bassin d'emploi pour les conjoints, attractivité générale du territoire, transports, attaches familiales, entre autres. Il n'existe pas de solution simple et évidente pour répondre à ces enjeux nationaux cruciaux pour nos concitoyens.
Toutefois, plusieurs dispositifs sont mis en place afin de répondre à vos interrogations concernant le terme de la PACES et le nombre d'internes. Le numerus clausus de l'université de Tours est de 255 places pour la médecine et de 420 pour le total des quatre filières médicales ; il a augmenté de 20 places entre 2015 et 2016. L'université de Tours a par ailleurs ouvert l'admission par la voie « AlterPACES » aux étudiants inscrits en licence à l'université d'Orléans, qui ne disposent pas d'une formation équivalente. Cette voie d'admission permet d'ouvrir la voie vers les études de médecine à un public plus large sans les contraindre à redoubler la PACES. Enfin, plusieurs initiatives sont prises par l'université de Tours, en liaison avec le rectorat, afin de susciter des vocations chez les lycéens dans les départements de l'Indre et du Cher ; il s'agit du programme Ambition PACES.
Concernant l'internat, un déficit existe clairement dans l'affectation des internes à la subdivision de Tours, qui est l'une des seules où le nombre d'étudiants est inférieur au numerus clausus qui s'y appliquait il y a cinq ans – c'est une vraie difficulté. L'augmentation du nombre d'internes est donc une demande légitime, des élus en particulier. Un mouvement en ce sens pourrait être engagé et d'autres dispositifs pourraient être mis en place, mais cela doit faire l'objet d'une concertation en amont avec les élus locaux. Le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation est prêt à y travailler avec vous et avec les élus du territoire.
L'amélioration de l'accès aux soins pour nos concitoyens est un véritable défi, notamment dans votre région. Nous nous attachons tous à le relever, en particulier la ministre de la santé et la ministre de l'enseignement supérieur.