Il faut appréhender correctement la situation de la Corse, où l'approvisionnement en électricité repose sur un trépied : un tiers issu d'énergies renouvelables, un tiers issu d'importations, un tiers issu de centrales thermiques, celles d'Ajaccio et de Bastia. En matière d'importation, il y a eu un problème – une panne technique sur l'interconnexion entre la Corse et la Sardaigne – qui est à l'origine de l'usage des groupes électrogènes, destinés à régler temporairement la situation. Fort heureusement, nous n'en sommes pas au black-out.
En revanche, l'un des enjeux est effectivement celui de la décarbonation et de la modernisation des centrales thermiques, en particulier celle du Vazzio à Ajaccio, au fioul lourd, qui est, vous avez raison, extrêmement polluante, en fin de vie, et qu'il faut changer.
Comme vous le savez, des procédures d'appels d'offres ont été lancées, pour alimenter au gaz la centrale de Bastia et une future centrale d'Ajaccio. Les offres reçues ne correspondaient pas au cahier des charges, qui se fondait sur des options retenues dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) spécifique à la Corse, qui a été révisée conjointement par l'État et la collectivité de Corse en décembre 2019. Il faut donc reprendre le processus : plusieurs options sont sur la table, qu'il faut examiner, s'agissant du gaz à Bastia et du remplacement du Vazzio pour la centrale du Ricanto. Il faut regarder par exemple la question des bioliquides, car nous devons désormais aller vite et trouver une solution.
Nous mettrons rapidement la dernière main aux nouvelles orientations, pour les partager avec la collectivité territoriale et l'ensemble des acteurs, présents au sein du Conseil de l'énergie, de l'air et du climat de Corse, auquel l'État participe. Dès lors, la PPE pourra faire l'objet d'une révision simplifiée, le plus rapidement possible.
Par ailleurs, pour le plus long terme, nous devons réviser totalement la PPE, pour poursuivre les efforts d'économie d'énergie et de verdissement du mix énergétique.