Ma question s'adresse à M. le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises. J'ai récemment reçu des artisans de ma circonscription. Tous sont excédés, découragés. Ils aimeraient que le Gouvernement prenne enfin en considération leurs légitimes demandes. Quel que soit leur corps de métier, ils font face à de multiples difficultés qu'ils affrontent quotidiennement. L'explosion des prix des matières premières, et leur pénurie, compliquent considérablement la gestion des chantiers et amputent leurs marges. Ils m'alertent aussi sur l'annulation de nombreux chantiers initialement programmés au cours du second semestre 2022 et au premier semestre 2023, par des particuliers financièrement pénalisés par l'envolée des prix des carburants, du gaz, de l'électricité et les banques refusant de suivre les surcoûts.
D'autre part, beaucoup d'artisans ne parviennent plus à recruter et déplorent l'inadaptation de notre formation professionnelle. L'accumulation des réglementations aboutit par exemple à ce que les stagiaires et les apprentis passent plus de temps à observer qu'à apprendre en faisant par eux-mêmes. Et que dire de la complexité engendrée par la dématérialisation des démarches administratives, des marchés, qui exclut quantité d'artisans indépendants, pourtant très compétents dans leur métier mais qui ne disposent pas du temps nécessaire ?
Enfin comment ne pas se joindre à la colère de ces milliers d'artisans ayant acquis au fil des années une réputation de sérieux et de compétence, qui observent la prolifération d'entreprises éphémères sur internet ? Ces dernières gâchent le métier par leur incompétence mais profitent de la manne des primes à la transition énergétique. Jamais ces entreprises ne sont contrôlées, alors que les vrais artisans, eux, font sans cesse l'objet de vérifications de toutes natures effectuées par des contrôleurs qui ne sont pas toujours à la hauteur.
Quand le Gouvernement va-t-il mettre un terme à cette situation inacceptable qui protège les affairistes et déstabilise des hommes et des femmes qui font bien leur métier ? Il n'est plus temps de répondre au malaise de la première entreprise de France et de ses 3 millions d'actifs par un saupoudrage de mesures qui ne résout aucun des problèmes évoqués. Quelles réponses pouvez-vous apporter aux artisans qui sont en attente d'une simplification …