Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du mardi 23 janvier 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Orientation et sécurisation des parcours professionnels

Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur le député, je vous prie d'abord d'excuser l'absence de la ministre du travail, Muriel Pénicaud, qui m'a chargé de vous répondre à sa place ce matin.

Vous interrogez le Gouvernement sur deux points clés du développement de l'apprentissage que sont l'orientation et la sécurisation des parcours, ainsi que sur la possibilité de créer un sas de préparation à l'apprentissage. Notez qu'il existe déjà aujourd'hui un dispositif d'initiation aux métiers en alternance, le DIMA. Cette formation, implantée en CFA et en lycée professionnel, d'une durée d'un an, sous statut scolaire, est accessible aux élèves à partir de l'âge de quinze ans.

Au sein du DIMA, les élèves poursuivent l'acquisition du socle commun de connaissances et découvrent des métiers, notamment grâce à dix-huit semaines de stage, comprenant des séquences d'observation, des stages d'initiation et des stages d'application. Ils peuvent signer un contrat d'apprentissage à tout moment, s'ils ont préalablement effectué leur scolarité au collège, conformément à la législation sur l'entrée en apprentissage.

Toutefois, de moins en moins de jeunes entrent dans ce dispositif : moins de 5 000 jeunes ont actuellement choisi cette voie. Si les acteurs de terrain relèvent des résultats probants, avec des gains en termes de maturité et de confiance en soi pour des jeunes souvent en difficulté, le DIMA pâtit d'une image associée à la difficulté scolaire.

Les participants à la concertation en cours sur l'apprentissage se sont effectivement interrogés sur l'efficacité de ce dispositif. Au-delà, ils se sont unanimement accordés sur la nécessité de mieux préparer les jeunes à l'apprentissage. En effet, le manque de maturité et de savoir-être est un frein à la signature d'un contrat d'apprentissage. De même, un jeune apprenti, qui débute sa formation en entreprise sans maîtriser les gestes et les codes professionnels encourt le risque d'une rupture anticipée de son contrat.

Dans ce contexte, un consensus est apparu sur la nécessité d'organiser un sas, qui permettrait à tout jeune de bénéficier d'un accompagnement en fonction de ses besoins et de confirmer son projet d'apprentissage en le valorisant. Un rapport de préconisations s'appuyant sur la concertation doit être remis dans les prochaines semaines à la ministre du travail. Il servira de base au projet de loi, qui sera déposé au printemps prochain devant le Parlement.

Le Gouvernement sera donc attentif à la possibilité de mettre en place un tel sas, dont les modalités pratiques restent à définir, afin qu'il réponde mieux aux besoins des apprentis comme des entreprises, et qu'il favorise le développement de l'apprentissage, donc de l'économie.

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