Intervention de Josy Poueyto

Séance en hémicycle du mardi 22 février 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'engagement de la france au sahel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosy Poueyto :

L'engagement de la France au Sahel fait écho non seulement à l'actualité, mais aussi à ce que représentent avant tout nos armées, à savoir la protection des Français. Telle est la mission de notre défense nationale, dont l'impact, en vérité, est d'autant plus large qu'il résonne avec les intérêts de l'Union européenne, comme le rappellent les différents attentats qui ont frappé notre continent ces dernières années.

L'engagement de la France au Sahel, que constitue l'opération Barkhane, est une des illustrations de cette situation dans laquelle, finalement, de part et d'autre de la Méditerranée, la sécurité des uns répond à la sécurité des autres. Pour ce qui la concerne, la France a pleinement assumé son rôle.

Premièrement, à la demande des autorités maliennes, en 2013, au temps de l'opération Serval, notre pays a fait preuve d'initiative pour éviter – ne l'oublions pas – que ne s'installe un califat djihadiste au Mali. Deuxièmement, dans le cadre de l'opération Barkhane, à partir de 2014, la France a déployé une opération d'appui, de soutien et de coopération auprès des armées des pays de la région qui le souhaitaient. En lien avec le G5 Sahel et la MINUSMA, c'était également le sens de l'implication d'autres États européens qui, depuis, ont engagé leurs soldats au sein de la force Takuba, dans le but de conseiller, d'assister et de former les forces armées maliennes.

Nous voilà toutefois à un tournant de notre engagement dans cette région du monde où, en dépit d'incontestables succès tactiques, demeure la terreur djihadiste. Avec nos partenaires africains, le Président de la République a posé les bases, la semaine dernière, d'un « engagement renouvelé » pour soutenir la paix et la sécurité au Sahel et en Afrique de l'Ouest.

Au nom du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, je tiens à dire avec force que nous soutenons pleinement l'évolution dans la continuité de l'engagement de la France. En toute logique, cet engagement suit l'évolution des enjeux dans la région et des attentes de nos partenaires sur le terrain.

Un premier pas important avait déjà été franchi en ce sens à l'occasion du sommet de Pau, en 2020, qui avait réuni les présidents des pays membres du G5 Sahel. Rappelons-le, ces derniers avaient affirmé leur volonté de voir la France poursuivre son engagement dans le cadre d'un recentrage des efforts opérationnels de Barkhane et plaidé pour un renforcement de la présence internationale dans la région.

Aujourd'hui, après avoir soutenu l'État souverain du Mali, la France n'accuse pas un échec : dans le contexte actuel, il n'y a d'autre option que le retrait du territoire malien. Cela étant, la menace djihadiste n'a pas disparu. Conformément à l'état d'esprit qui a animé l'opération Barkhane ces dernières années, la réponse à venir doit donc se construire de manière collective, avec l'implication de toutes les parties concernées : c'est ce qui est entrepris.

Au nom de mon groupe, je tiens également à saluer la qualité de nos armées, totalement investies dans les enjeux sahéliens depuis l'opération Serval. Dans ce combat de longue haleine contre l'insurrection djihadiste, leur mission doit se poursuivre : elle n'est pas terminée en dépit du sang versé. Je pense ici aux cinquante-neuf soldats français tombés au Mali. À cet égard, permettez-moi de rendre hommage, en tant que députée des Pyrénées-Atlantiques, aux sept militaires du cinquième régiment d'hélicoptères de combat de Pau qui ont perdu la vie le 26 novembre 2019 lors d'une mission où six autres soldats ont également péri. Pensons à toutes ces vies perdues par les pays contributeurs, et n'oublions pas les nombreux blessés.

Pour conclure, je tiens à rappeler un point qui me paraît fondamental : la seule approche sécuritaire ne sera jamais suffisante pour tout régler. Je l'ai déjà indiqué à plusieurs reprises en commission, madame la présidente de la commission de la défense, et je profite de cette nouvelle occasion pour le marteler : l'arrêt de la contagion du mal, la disparition de la menace djihadiste, passe aussi et surtout par l'aide au développement social et économique des pays de cette vaste région où subsistent de graves difficultés.

À cet égard, notre groupe souligne l'intérêt de maintenir et d'améliorer l'Alliance Sahel – la plateforme de coordination et de concertation de la coopération internationale dans cette région.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.