Je vous remercie, monsieur le président, de me relayer à la présidence et ainsi de me permettre de m'exprimer lors de ce débat.
On aime toujours la France, mais c'est particulièrement le cas quand elle ne détourne pas les yeux lorsqu'un pays ami la sollicite. On aime la France lorsqu'elle considère que la liberté, les droits de l'homme et la sécurité sont non des affaires uniquement européennes, mais des valeurs universelles qui intéressent tous les continents, à commencer par le continent ami qu'est l'Afrique. La France que l'on aime est celle qui met tout en œuvre pour lutter, partout et toujours, contre le terrorisme.
C'est en répondant à ces trois exigences que le président François Hollande a fait le choix d'engager les forces françaises au Mali, d'abord avec l'opération Serval, dès janvier 2013, puis en août 2014 avec l'opération Barkhane. L'armée malienne ne représentait alors que 7 000 soldats, lesquels étaient incapables de faire face à l'expansion des groupes terroristes qui avaient déjà imposé la terreur aux populations du nord du Mali et qui, à terme, menaçaient l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. Par son intervention, la France a évité l'effondrement de l'État malien, lequel peut désormais se prévaloir d'une armée forte de 40 000 soldats.
François Hollande a eu raison d'intervenir, tout comme Emmanuel Macron a eu raison, ne serait-ce qu'en raison du risque terroriste, de maintenir une forte présence militaire française au Mali et dans le reste du Sahel.
Je ne reviendrai pas sur les déclarations de l'État islamique au Grand Sahara qui, encore récemment – la semaine dernière – affichait sa volonté d'agresser notre pays et sa population.
Pour nous socialistes, la question est réglée : la France a eu raison d'intervenir et face aux faux pacifistes, qui sont souvent des poutinistes, nous maintenons l'analyse que nous faisions en 2013 et assurons nos forces armées d'un indéfectible soutien et d'une totale reconnaissance.
Cela étant, la question n'est plus de rester au Mali ou d'en partir : la junte militaire souhaite notre départ. La remise en cause des accords militaires et l'expulsion de l'ambassadeur de France à Bamako illustrent que la collaboration est devenue impossible. Nous n'avons plus d'objectifs communs avec le pouvoir malien.
Cependant, notre départ du Mali doit se faire au rythme et selon les conditions que nous aurons choisis. Nous ne pouvons nous laisser imposer un calendrier par des militaires dont la légitimité n'est reconnue par personne, si ce n'est par Moscou et Alger. À cet égard, ceux qui expriment des réserves à l'endroit de la France, y compris dans cette assemblée, sont moins sourcilleux dès qu'il s'agit des commandos du groupe Wagner et de leurs chefs, anciens de l'armée russe, pour certains admirateurs du III