Sur le fond, notre opposition est plus forte, ce qui est paradoxal, vous l'avouerez, car nous avons toutes et tous à cœur de défendre les droits des femmes, en particulier le droit de chacune de disposer librement de son corps – droit que nous défendons d'autant plus qu'il est menacé, voire inexistant dans d'autres pays, y compris proches de la France.
Cependant, l'allongement du délai d'interruption volontaire de grossesse n'est pas la bonne réponse. La victoire aurait résidé dans le renforcement de l'éducation à la sexualité, entre autres moyens. Songez qu'un établissement scolaire sur quatre ne dispense pas une telle éducation, et que plus de la moitié n'organise pas les trois séances annuelles prévues par la loi. Le rôle de l'éducation nationale est pourtant de s'assurer que les jeunes générations comprennent tout ce qu'induit la sexualité, et qu'elle doit être librement consentie. Ne vous en déplaise, c'est d'abord par l'éducation, par la prévention et par l'apprentissage d'une écoute de son corps qu'on contribuera à limiter le nombre d'IVG.
La victoire – j'y insiste – aurait été de renforcer l'accès aux structures territoriales pratiquant l'IVG. Là encore, vous ignorez la réalité du terrain.