Intervention de Jean-Pierre Pont

Séance en hémicycle du jeudi 24 février 2022 à 9h00
Déclaration du gouvernement relative à l'évolution de la situation sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Pont :

Permettez-moi tout d'abord d'apporter tout mon soutien au peuple ukrainien devant cette invasion russe.

Le Gouvernement, par la voix d'Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, s'était engagé devant nous, dans le cadre de la prorogation du régime de sortie de la crise sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022 votée en novembre 2021, à faire un point d'étape avant la fin de la session parlementaire. C'est donc cet exercice démocratique qui nous réunit aujourd'hui.

En général, à l'arrivée d'une étape, il y a des commentaires sur son déroulé, sur l'état de la situation avant la prochaine étape, et il y a un vainqueur. L'état de la situation avant la prochaine étape, le Gouvernement nous l'a largement détaillé – pour le moment, l'épidémie est davantage sous contrôle. Mais le grand vainqueur de cette première étape, c'est d'abord le peuple français.

La politique vaccinale, et plus largement la politique sanitaire mise en place depuis le début de l'épidémie et renforcée chaque fois que nécessaire, porte ses fruits. 54 millions de Français sont vaccinés, parmi lesquels 53 millions ont reçu deux doses et 38 millions trois doses. Si on y ajoute l'immunité acquise par la maladie, les Français sont aujourd'hui largement protégés, au moins des formes graves, contre la covid-19. Douze textes relatifs aux outils de gestion de la crise sanitaire ont été débattus, discutés et souvent amendés par notre Assemblée. Lors de l'examen du dernier texte, un amendement nous a par exemple amenés à exclure les mineurs de 16 ans du passe vaccinal.

Nombre des critiques adressées au Gouvernement et à la majorité par l'opposition sont, selon leurs sources ou leur étiquette politique, démagogiques, puériles, électoralistes. Je reviendrai sur trois points qui ont été très vivement contestés.

Le premier concerne la nature même du régime de sortie de crise sanitaire. Sur certains bancs, les critiques n'ont pas cessé, considérant que la boîte à outils était trop chargée. Retirer au Gouvernement les outils à même de lui permettre de réagir rapidement pour éviter des contraintes plus lourdes et, dans le même temps, lui proposer de disposer des outils les plus contraignants comme le confinement et le couvre-feu, voilà ce que les oppositions proposaient.

Face à cette démagogie de crise, alors que le virus de la covid-19 s'installait durablement dans nos vies, mon souci en tant que rapporteur des derniers textes de gestion de la crise sanitaire a plutôt consisté à veiller, tout au long des débats, au maintien de la stabilité et de la prévisibilité des outils de lutte contre l'épidémie. Il s'agissait en priorité de préserver leur caractère adaptable et réactif. Pour cette raison, nous avons à chaque fois maintenu le rôle du préfet pour décliner territorialement la politique sanitaire définie au niveau national.

Le deuxième point concerne la date de la fin du régime de sortie, celle qui nous amène à nous réunir aujourd'hui. En conscience, nous avons arrêté, dès le mois de novembre, la date du 31 juillet 2022, alors que les oppositions et le Sénat nous proposaient la fin du mois de février, c'est-à-dire aujourd'hui. Nous étions alors confrontés au variant delta et allions découvrir quelques jours plus tard l'apparition du variant omicron. Face à un virus évoluant au jour le jour et alors que toute vérité d'un jour devenait fausse ou inadaptée le lendemain, que pouvions-nous faire ? Il aurait fallu que notre ministre de la santé, Olivier Véran, ne soit pas médecin, mais plutôt devin, médium ou cartomancienne.

Le troisième point, enfin, concerne la mise en place d'une obligation vaccinale pour certaines professions, ainsi qu'un passe sanitaire et sa transformation en passe vaccinal. L'obligation vaccinale a été adossée à un champ d'obligations vaccinales déjà existantes. Ainsi, lorsqu'il a fallu trouver la solution pour ouvrir plus largement les lieux de loisirs alors que le virus circulait encore fortement et que menaçait un rebond de l'épidémie, au printemps et à l'été 2021, le passe sanitaire a permis de répondre concrètement, en limitant au maximum les restrictions de libertés. Nous serons vigilants pour que son utilisation cesse dès que ce sera possible.

C'est donc un gage de rigueur qui a accompagné chaque choix depuis deux ans et un gage de cohérence qui, par douze fois, a guidé nos travaux dans cet hémicycle. Douze fois où les oppositions n'ont cessé de critiquer, se plaçant systématiquement à contre-courant des mesures proposées, c'est-à-dire à contre-courant de la réalité de la crise, dont la gestion est aujourd'hui saluée à juste titre par une majorité de Français.

J'ajouterai, monsieur le ministre, que je n'ai jamais eu de cirage pour cirer vos pompes.

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