Je profite également de ma dernière intervention de la législature pour remercier tous les personnels de l'Assemblée nationale pour leur travail et leur accompagnement remarquables.
Nous nous apprêtons à adopter définitivement la présente proposition de loi, et c'est particulièrement heureux. En effet, ce vote changera concrètement la vie de femmes et d'hommes contraints de porter un nom dans lequel ils ne se retrouvent pas, un nom synonyme de gêne ou de douleur. De plus, ce texte facilitera grandement l'adoption du nom du parent, généralement la mère, qui ne l'a pas transmis.
Nous avons toutes et tous entendu les témoignages, les histoires personnelles, de femmes et d'hommes, rencontrés dans nos circonscriptions, qui désirent changer leur nom ou le compléter. Ils décrivent la lourdeur inacceptable de la procédure actuelle : démonstration d'un motif légitime ; instruction par la chancellerie, à l'issue incertaine ; frais administratifs.
Ce poids aggravait la douleur des personnes obligées de porter le nom d'un parent qui les a abandonnées, d'un père ou d'une mère maltraitant. Il nous fallait les entendre, et surtout remédier à la souffrance que représente la transmission à ses propres enfants d'un nom synonyme de violences. Nous ne pouvions pas non plus tolérer davantage la lourdeur, parfois l'enfer, que vivent les mères qui élèvent seules leurs enfants et ne portent pas le même nom de famille qu'eux : elles sont sans cesse contraintes de justifier qu'ils sont bien leurs enfants pour accomplir des démarches administratives ou de simples actes de la vie courante, comme les inscrire dans un club de sport. Ces formalités sont rendues plus difficiles encore pour les mamans d'enfants qui portent des noms différents.