Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a déclaré la guerre à l'Ukraine en lançant une invasion militaire de grande ampleur. En ces heures sombres, nos pensées vont naturellement, avec émotion, au peuple ukrainien et au président Zelensky, ainsi qu'aux femmes, aux hommes et aux enfants innocents dont la vie s'est brisée et qui font preuve d'une résistance héroïque face à l'envahisseur. Ils se battent pour leur pays, bien sûr, mais aussi, d'une certaine manière, pour nous, pour nos valeurs, pour la démocratie et pour la liberté. Nous devons leur apporter notre solidarité, notre aide et notre soutien, car ce drame humanitaire provoque tant de morts, tant de réfugiés et tant de souffrance. Et nous pouvons aussi rappeler à Vladimir Poutine qu'on peut conquérir un territoire, mais qu'on ne conquiert jamais un peuple.
En décidant de déclarer une guerre sur notre continent, en envahissant un pays frontalier de l'Union européenne, – Kiev n'est qu'à 2 000 kilomètres de Paris –, en faisant prévaloir la force brutale sur la paix et le droit, la Russie nous replonge dans une situation qu'on croyait disparue à jamais. Ce sont nos illusions d'une paix éternelle en Europe qui s'effondrent sous nos yeux. C'est un tournant historique majeur auquel nous assistons et devons faire face. Par son acte destructeur, par la violation de tous les principes qui fondent le droit international, Vladimir Poutine a pris la responsabilité de mettre son pays au ban des nations et de lui faire supporter les conséquences de ses actes.
Des sanctions massives et nécessaires ont été décidées contre la Russie. Les Européens ont, pour une fois, réagi avec rapidité et unanimité, en allant même jusqu'à remettre en cause, pour certains, la doctrine diplomatique et militaire qu'ils faisaient prévaloir depuis des décennies : même la Suède, la Finlande et l'Allemagne vont livrer des armes à l'Ukraine.