Le débat d'aujourd'hui était visiblement nécessaire, avant tout pour exprimer notre solidarité à l'égard du peuple ukrainien et pour rendre hommage à son courage, à sa volonté farouche de défendre sa patrie et de combattre pour sa liberté dans une lutte ô combien inégale, mais nécessaire aussi, à une époque où la désinformation constitue plus que jamais une arme, pour donner de la clarté au soutien politique que la représentation nationale apporte au Gouvernement dans une épreuve que l'Europe ne pensait jamais voir advenir. L'invasion de l'Ukraine par la Russie constitue un tournant dans l'histoire des relations internationales de l'après-guerre froide parce qu'elle réintroduit en Europe la guerre ouverte entre États, un type de conflit que certains croyaient définitivement rangé au musée de l'Histoire, et que la Russie lance ainsi un défi majeur à l'architecture de la sécurité en Europe et à toutes ses valeurs démocratiques. Car cette guerre n'est pas seulement une guerre contre l'Ukraine : c'est une guerre contre l'ensemble des démocraties. À ce titre, elle nous concerne tous, pas seulement en vertu de la solidarité pour une nation meurtrie mais aussi afin de sauvegarder notre propre identité. Nous sommes tous devenus ukrainiens.
Nos réactions ont-elles été à la hauteur des enjeux ? Conformément à nos valeurs, toutes les voies alternatives au conflit ont été recherchées, celles du dialogue et de la diplomatie qui doivent perdurer, ce dont témoignent les multiples interventions et initiatives du Président de la République. C'est Vladimir Poutine qui a fait le choix conscient de la guerre contre la paix, celui de la prédation contre la négociation. Il faut alors insister sur l'ampleur et sur la rapidité des condamnations internationales. Tous les pays membres de l'OTAN se sont coordonnés pour renforcer leur posture stratégique au travers de l'accentuation des mesures de réassurance en Europe orientale, mesures auxquelles la France apporte une contribution significative ; et je salue l'engagement de nos militaires en Estonie, en Roumanie et dans le ciel polonais.