Vous avez abordé la pénibilité ou la lassitude qui peuvent s'exercer dans le travail des gendarmes sur leur territoire. Ces gendarmes sont en effet exposés à la part la moins belle de l'être humain, celle qui est violente, alcoolisée, en détresse, qui frappe ses enfants, ses voisins. Les gendarmes sont également confrontés à des morts violentes. Pour rencontrer très souvent de jeunes gendarmes dans ma circonscription, je sais à quel point le souvenir de la première confrontation à ces morts en série est marquant dans leur parcours.
Je souhaiterais que vous nous en disiez davantage sur l'identification des signaux faibles mise en place dans vos protocoles vis-à-vis de la hiérarchie. Comment repérez-vous les grandes difficultés auxquels les gendarmes sont exposés ? Les familles, qui vivent également dans les casernes, peuvent être porteuses d'observations fines sur tel ou tel changement de comportement. Qu'avez-vous mis en place pour permettre aux gendarmes d'optimiser leur potentiel et pour lutter contre les réveils itératifs, puisque les nombreuses nuits d'astreinte qu'ils effectuent conduisent les gendarmes à être régulièrement réveillés en pleine nuit. Ils sont donc plus fatigués le lendemain, malgré les temps de récupération.
Comment générez-vous du bien-être dans ce métier malheureusement au cœur du mal-être ? Je ne reviens pas sur les insultes et menaces dont ils peuvent faire l'objet. Chacun ici aura compris à quel point j'essaie de rester proche des gendarmes.