Intervention de le général de brigade Christophe Daniel

Réunion du mardi 1er février 2022 à 17h35
Commission de la défense nationale et des forces armées

le général de brigade Christophe Daniel, chargé de mission auprès du directeur des opérations et de l'emploi :

Concernant la tribune de colonel Philippe Cholous, je ne partage pas entièrement l'analyse d'une dégradation des possibilités d'emploi des pelotons d'intervention de nos escadrons. Je souhaite rappeler que le diplôme d'arme (DA) de nouvelle génération est une mesure prise postérieurement au drame de Saint-Just. Il s'agit d'un des enseignements tirés de cet événement pour monter en capacité, notamment sur le plan des savoir-faire tactiques de combat pour les PSIG. Cette mesure nous semble essentielle. Nous rencontrons parfois des difficultés à employer les pelotons d'intervention de la gendarmerie mobile car les escadrons ne sont pas toujours disponibles. Un peloton d'intervention est entraîné pour des actions de maintien et de rétablissement de l'ordre. C'est un appui aux unités territoriales lors des opérations de police judiciaire, un outil, une force de frappe. Il y a de la place pour beaucoup d'unités sur le spectre de la délinquance. Le fusil TIKKA n'existe plus dans nos unités mobiles depuis un certain temps. En revanche, les questions que nous nous posons sur nos capacités de protection ou d'intervention sont actuelles. En un mois, il y a eu deux blessés par balle lors de nos interventions aux Antilles. Quelle arme faut-il utiliser ? Doit-on modifier l'armement pour répondre à ce type de difficultés dramatiques ?

Concernant nos relations avec les élus, je n'ai pas saisi le cadrage de la question. Les gendarmeries mobiles ont du mal à vivre dans les territoires où ils sont affectés puisqu'ils sont en déplacement pendant 180 jours par an. En revanche, les gendarmes mobiles effectuent des missions en renforts estivaux et hivernaux où ils nouent les mêmes relations avec la population que les gendarmes locaux. En 2021, pour le centenaire de la gendarmerie mobile, nous avons organisé plusieurs événements, dont un colloque. À Saint-Astier, il existe un musée en hommage à la gendarmerie mobile.

En outre-mer, nous déployons une vingtaine d'escadrons en permanence. L'année dernière a été particulière puisque nous avions projeté dix escadrons supplémentaires en Nouvelle-Calédonie pour sécuriser le référendum. Dans les Antilles, en décembre 2021, nous avons projeté sept escadrons avec le renfort des unités d'intervention spécialisées, en l'occurrence le GIGN. Le volume de la gendarmerie mobile dans les outre-mer est de 1 525 personnels répartis de manière différenciée selon les territoires (en temps normal, trois escadrons en Guadeloupe, un en Martinique, sept en Guyane, un à la Réunion, 2,75 à Mayotte, un à Papeete, cinq en Nouvelle-Calédonie). L'escadron de gendarmerie mobile constitue l'outil privilégié pour réagir à la crise en moins de 24 heures.

Vous avez évoqué l'initiative de mon collègue le commandant William Vaquette. Malheureusement, je ne peux pas vous répondre, car cela ne relève pas de mon champ de compétence. Cependant, je vous transmettrai ces informations.

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