Intervention de André Chassaigne

Réunion du jeudi 6 juillet 2017 à 11h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Madame la ministre, vous avez indirectement dessiné le périmètre de votre ministère, si bien que je m'interroge sur votre compétence vis-à-vis de l'industrie de l'armement, mais surtout sur votre compétence en ce qui concerne les anciens combattants et le devoir de mémoire. J'appelle ici votre attention sur une doléance de toutes les associations d'anciens combattants : avoir un interlocuteur. Elles auraient certes souhaité un ministre… Dans la configuration actuelle, y aura-t-il une personne qui sera leur interlocuteur privilégié ? Cette question, j'y insiste, inquiète les associations. Il faut que le Gouvernement marque sa reconnaissance pour ce qu'ont fait nos anciens pour nos libertés.

Ensuite, j'ai apprécié que vous n'ayez pas présenté la volonté de porter le budget de la défense à hauteur de 2 % du PIB comme un simple objectif, mais bien comme une réponse aux besoins. Chacun sait bien qu'il s'agit en fait d'une injonction de l'OTAN, les PIB variant du reste d'un pays à l'autre. Je considère qu'il s'agit d'un mauvais objectif et qu'il ne faut pas raisonner en termes de trajectoire, mais en se posant la question : comment répondre, en termes de budget, aux besoins afin de mettre à niveau notre défense nationale ? Et j'insiste sur les mots « défense nationale », car je ne pense pas forcément à une force de projection destinée à intervenir dans d'autres pays.

Envisagez-vous de réexaminer la part, très importante, du nucléaire dans le budget de la défense ? Quelle sera votre politique en la matière ?

Mènerez-vous une politique de fabrication française ? Notre fusil est allemand, nos pistolets sont suisses, nos mitrailleuses sont belges, nos munitions d'un peu partout, les chaussures de nos soldats sont allemandes, les tenues de combat fabriquées en Tunisie – et retouchées en France du fait de leur mauvaise qualité ; et j'ajoute que les couteaux d'apparat sont, je crois, allemands – ils ne sont même pas fabriqués en France alors que le fleuron de l'industrie coutelière se trouve à Thiers, dans la circonscription où j'ai été élu !

Enfin, les industries de l'armement sont de plus en plus aux mains de capitaux privés alors que nous avons une industrie publique de l'armement. Pensez-vous conforter cette dernière de façon que nous maîtrisions vraiment la fabrication de nos armements et afin que nous cessions de la confier aux groupes privés qui songent avant tout à leurs intérêts financiers et pas forcément à celui de la Nation ?

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