Le budget de la culture représente 13 à 14 milliards d'euros mais la culture participe pour 57,8 milliards d'euros au produit intérieur brut (PIB) de notre pays. Comme le disait le Président Abraham Lincoln, « si vous trouvez que la culture et l'éducation coûtent cher, essayez l'ignorance »…
Le monde entier envie le foisonnement culturel de notre pays. Le spectacle vivant, notamment, n'existe que par la passion qui anime ses acteurs. Ils sont quasiment tous intermittents du spectacle : artistes, techniciens, maquilleurs, agents administratifs ou même cuisiniers. Tous oeuvrent pour la création et la diffusion culturelles. Ce sont des travailleurs précaires qui bénéficient d'un régime d'indemnisation chômage sans cesse remis en cause. Entre 2003 et 2016, il leur fallait travailler 507 heures sur dix mois – dix mois et demi pour les artistes – pour bénéficier de 243 jours de droits. Aujourd'hui, nous sommes revenus à la situation antérieure à 2003, soit 507 heures sur douze mois, donnant lieu à 365 jours de droits.
Président d'un festival de théâtre, j'ai pu appréhender les difficultés que rencontrent les intermittents à se projeter dans l'avenir. Ainsi, souscrire un crédit auprès d'une banque se révèle quasiment impossible pour eux. Il ne fait aucun doute, comme vous l'avez indiqué, qu'il faille au moins pérenniser le régime des intermittents, sur la base de l'accord du 28 avril 2016. Je considère même qu'il faudrait l'étendre aux autres professions artistiques précaires. Madame la ministre, quelles garanties proposez-vous aux intermittents pour pérenniser leurs droits ?