Monsieur le rapporteur, vous me demandez de prendre position sur des sujets qui dépassent très largement les compétences d'un président d'EDF…
Nous pourrions qualifier de stratégique tout ce qui concourt de façon directe à la compétitivité de nos prestations pour le compte des particuliers et des entreprises. Il peut s'agir de la compétitivité à court terme, lorsqu'il y a une absence de concurrence. Je viens de parler de la turbine Arabelle : nous ne disposons pas de solutions alternatives aujourd'hui, d'où la nécessité de préserver cette technologie et sa compétitivité. Il peut s'agir aussi de développements technologiques importants. De ce point de vue, la restructuration de la filière nucléaire qui vient de s'achever avec la reprise de Framatome par EDF nous permet de préserver des moyens de développement technique, des savoir-faire dans la construction d'équipements absolument essentiels à la compétitivité de l'industrie nucléaire française. En l'absence d'une telle solution, nous aurions eu des inquiétudes quant à notre capacité à maintenir un parc de production français décarboné et compétitif. Rappelons en effet qu'il a la double qualité d'émettre peu de gaz à effets de serre et d'offrir aux ménages français des prix inférieurs à ceux pratiqués dans les pays voisins.
Le décret dit Montebourg couvre le secteur de l'énergie au sens large et nous n'avons pas de revendication à ce sujet.
Les réductions de charges décidées par les gouvernements successifs ont été plafonnées à des niveaux de technicité intermédiaire. Ces dispositifs ne favorisent pas la montée en gamme des prestations industrielles et technologiques. S'ils avaient encouragé les industries de très haute technicité et des salaires plus élevés, on aurait pu parler d'une volonté de renouveau industriel plus marquée que celle dont nous avons pu bénéficier à d'autres titres, je pense par exemple au crédit d'impôt recherche.