Je prends la parole au nom du groupe Mouvement démocrate et apparentés (MODEM) pour apporter notre soutien à cette proposition de résolution.
La sûreté nucléaire, qui recouvre les mesures de prévention des accidents et de protection des personnes et de l'environnement, mais aussi la sécurité nucléaire, qui concerne les mesures de lutte contre les actes malveillants, constituent des enjeux de première importance. L'actualité récente les a portées sur le devant de la scène. Ce sont des sujets à propos desquels il est facile d'attiser les peurs ; c'est pourquoi il est primordial de disposer de données claires et objectives. À cet égard, la création d'une commission d'enquête est bienvenue.
Cette commission d'enquête doit permettre de clarifier le débat en cours sur la sécurité et la sûreté de nos installations. Le représentant de Greenpeace France, que nous avons entendu récemment, a soutenu que des anomalies et des dysfonctionnements étaient volontairement occultés. Les menées de ces associations ont un écho en France, quoique les actions spectaculaires de certaines d'entre elles ne soient pas de nature à rassurer les Français, singulièrement dans le contexte de terrorisme que nous connaissons. De ce fait, le sentiment de méfiance à l'égard de notre parc nucléaire grandit.
Notre parc nucléaire est confronté à des enjeux sans précédent. Le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, l'a dit ici même : l'essentiel de notre parc nucléaire a été construit dans les années 1970-1980, et il nous faut donc décider aujourd'hui s'il convient de prolonger les vieilles centrales ou de les arrêter. Dans le même temps, la construction de nouvelles installations est entreprise, souvent avec difficulté, ce qu'illustre le cas de la cuve de l'EPR de Flamanville par exemple. À cela s'ajoutent les difficultés financières et économiques des principaux acteurs que sont désormais Orano – ex-AREVA – et EDF : quel en sera, à terme, l'impact sur l'état des centrales ?
Dans ce contexte, la commission d'enquête permettra de préciser l'ampleur des enjeux à moyen terme. En attendant que les énergies renouvelables soient suffisamment matures pour pouvoir être entièrement substituées à l'énergie nucléaire, il nous faut compter sur cette dernière. Le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, l'a bien compris, et a choisi de repousser les objectifs de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
Il est donc absolument nécessaire d'étudier les conditions de sûreté et de sécurité des installations nucléaires, puisqu'elles sont appelées à fonctionner encore pendant des décennies.
C'est pourquoi, madame la rapporteure, le groupe MODEM et apparentés soutient votre initiative.