Le burn out est bien présent, nous en sommes conscients. Pourtant, il est difficile de le définir : épuisement physique, psychique, toutes les formes de souffrances, à la suite d'une surcharge de travail, d'un investissement professionnel intense, ou pour des raisons multiples – difficultés personnelles, familiales, liées aux conditions de logement, de transport. Le burn out existe d'ailleurs aussi pour les aidants familiaux – sujet que nous évoquions hier.
Il est difficile de l'apprécier et de le qualifier, d'où notre difficulté à évoquer le sujet avec vous, Monsieur le rapporteur. Nous mesurons combien la conciliation de la vie professionnelle avec la vie personnelle soulève des questions et des enjeux. Nous le constatons chaque jour dans nos permanences, au contact d'agriculteurs qui croulent sous leur charge de travail et s'inquiètent, de personnels hospitaliers qui vivent à un rythme particulier ou de policiers, éprouvés par les difficultés qu'ils rencontrent.
Il est difficile d'établir un lien de causalité entre la pathologie et le travail de la personne concernée. Les origines sont multifactorielles, d'où la difficulté de dresser un tableau. Ce tableau ne sera valablement complété que lorsque la définition de l'épuisement professionnel et les conditions dans lesquelles il peut être imputable à l'activité professionnelle seront claires. Il faut, avant tout, continuer le travail de prévention. Le rapport de MM. Censi et Sebaoun sur le syndrome d'épuisement professionnel évoque des pistes : renforcer le réseau des consultations multidisciplinaires consacrées à la souffrance au travail, améliorer la démarche publique de prévention, sensibiliser les dirigeants des entreprises et des services publics à la prise en charge de l'épuisement professionnel. Nous sommes convaincus que c'est grâce à la qualité de vie au travail que nous pourrons lutter contre le burn out. Cette mission doit nous être commune.