Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de la centrale thermique du havre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Madame la ministre, ma question était destinée presque personnellement à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, mais son absence n'est pas grave, car je pense qu'il vous a communiqué sa réponse.

Le plan climat que vous avez dévoilé en juillet dernier prévoit l'arrêt de la production d'électricité issue du charbon. Ce choix affecte les centrales thermiques et paraît trop tranché ; il y a un milieu entre ouverture et fermeture. Les centrales thermiques sont un outil indispensable pour le réseau électrique français, qui risque de se tendre à l'amorce de la transition énergétique. Lorsque les centrales à charbon auront été fermées, la quantité d'énergie disponible sur le réseau ne sera pas suffisante pour faire face aux pointes de consommation électrique, même avec l'ouverture de l'EPR de Flamanville.

Les équilibres de la transition énergétique sont très précaires, vous le savez, et les centrales thermiques constituent une réponse à l'intermittence des énergies renouvelables telles que l'éolien et le solaire. Maintenir notre indépendance énergétique en cas de pic tout en préservant nos outils énergétiques et les savoir-faire des salariés d'EDF semble une solution plus pragmatique que la fermeture pure et simple des centrales du Havre et de Cordemais, que je connais bien.

En outre, l'activité de ces centrales est très importante pour l'économie locale. On estime par exemple que la fermeture pure et simple de la centrale du Havre ferait perdre une cinquantaine d'emplois de dockers et qu'elle déséquilibrerait le budget du port. La CGT évalue à 4 000 le nombre total d'emplois qui seraient supprimés en France.

Dans la fermeture des centrales à charbon, l'enjeu, c'est le combustible. Or ces deux centrales thermiques font d'énormes efforts de recherche pour diminuer la part du charbon dans leur production d'électricité. Au Havre, les combustibles solides de récupération sont testés, tandis que Cordemais se charge d'étudier l'apport de déchets verts ligneux dans son mix de combustible. Ces essais sont fondamentaux : nous avons la possibilité de trouver à court terme des solutions innovantes et performantes, et de les exporter pour que la France soit un acteur incontournable de la reconversion écologique des centrales thermiques. Les dispositifs antipollution de ces deux centrales sont les plus performants.

Au-delà du travail de la mission interministérielle chargée d'évaluer l'impact socio-économique de la fermeture des centrales électriques au charbon d'ici à 2022, M. le ministre d'État a-t-il l'intention de séjourner plusieurs jours au Havre et à Cordemais, comme il l'a fait à Fessenheim, afin de bien comprendre les enjeux de la fermeture de ces centrales thermiques et de rencontrer tous les acteurs concernés ?

Enfin, pourquoi ne pas avoir attendu les conclusions de cette mission interministérielle pour annoncer le calendrier de fermeture ?

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