Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ainsi donc, avec ce texte prétendument consensuel, élaboré apparemment par des représentants de toutes les tendances politiques – mais pas un seul non inscrit n'a été convié à ces discussions – , les communes appartenant à des communautés de communes auront jusqu'au 1er janvier 2026 pour se voir privées de la compétence eau et assainissement.
Parce qu'il s'agit bien de cela. Petit à petit, on rogne inexorablement le pouvoir des maires au profit de structures toujours plus éloignées des citoyens, au nom de l'efficacité, de la rentabilité et que sais-je encore.
Aujourd'hui, on nous propose donc de repousser cette échéance à 2026, au lieu de 2026 comme prévu initialement. C'est un mieux, me direz-vous. Bien sûr, mais la logique centralisatrice reste. Toujours moins de pouvoir pour nos communes, toujours plus pour les autres, ceux-là qui sont à un échelon toujours plus éloigné de leurs concitoyens.
Et pourtant, je suis convaincue que ce n'est pas un hasard si le maire est le plus populaire des politiques. Ce n'est pas un hasard si nos « élites » veulent réduire le nombre de nos communes alors que ces plus de 35 000 collectivités et leurs centaines de milliers d'élus bénévoles sont une chance pour notre pays.
Il faut dire que notre classe politique ne rêve que de destin national, de parler parisien. Au fond, aux yeux de l'immense majorité de ceux qui nous dirigent, toutes tendances confondues, la province est synonyme d'étroitesse d'esprit, de médiocrité, de repli sur soi. Provinciaux, nous serions des rustres.