Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteure, mes chers collègues, l'objet de la proposition de loi qui nous réunit ce soir est grave. Vous nous proposez, chers collègues du groupe de La France insoumise, de légiférer sur la vie et la mort. Légaliser l'euthanasie et le suicide assisté soulève une question de société essentielle, qui a concerné, concerne ou concernera chacun d'entre nous et ressortit à notre conception même de la liberté – en l'espèce, celle de mourir dans la dignité et d'abréger nos souffrances physiques et psychiques ou celles d'un membre de notre entourage.
Le sujet mérite d'être examiné, car la législation actuelle ne permet pas de traiter de nombreux cas. Au demeurant, l'exposé des motifs de la proposition de loi rappelle juste titre que le silence et l'hypocrisie entourent de nombreux suicides assistés accomplis dans la clandestinité.
La présente proposition de loi soulève des questions qui excèdent le cadre du droit. Notre vie nous appartient-elle vraiment ? Disposons-nous réellement de notre corps au point de pouvoir décider d'abréger notre vie lorsque la souffrance est intolérable et la mort imminente ? Ces questions, qui ressortissent à l'intime, à l'éthique et à la philosophie, devront être débattues dans cet hémicycle en responsabilité.