Chacun a droit au respect de sa vie privée. Néanmoins, l'irruption d'internet dans notre quotidien bouleverse la donne, car nos données personnelles valent désormais de l'or.
Notre identité, notre adresse IP, notre numéro de téléphone, notre numéro de Sécurité sociale, nos adresses électroniques, notre numéro de carte bancaire, nos heures de connexion, nos goûts, nos centres d'intérêt, nos tendances politiques, nos convictions religieuses, nos relations, nos achats, nos modes de transport, notre historique de navigation et de recherche, nos données biométriques, nos photos : la quantité de données personnelles renseignées sur internet dépasse l'imagination et donne le vertige !
Cette création de richesse, réalisée à l'insu des utilisateurs, alimente d'énormes bases de données qui font le bonheur des entreprises grâce au profilage et à la publicité. On nous endort avec l'argument du sacro-saint équilibre qu'il faudrait trouver entre nos droits fondamentaux et le business. Cette rhétorique de l'équilibre est fallacieuse, car le profit prend bel et bien le pas sur nos libertés fondamentales.
Notre responsabilité est grande, car le profilage devient permanent. Le sujet de la régulation devrait être au coeur des débats. En tant que législateurs, il nous incombe de créer un cadre protecteur qui incitera les acteurs du numérique français – et plus largement européens – à investir dans des modèles davantage vertueux. Tel est le sens de cet amendement.